Les écoles associatives bretonnes Diwan scolarisent 4337 élèves de la maternelle au lycée. Mais, alors qu'elles fêtent leurs 40 ans, elles restent fragiles, faute d'un statut qui la pérennise. La reconnaissance est en Bretagne, mais la clé est à Paris.
L'école de Nantes Ouest est l'une des plus anciennes du réseau des écoles bretonnes, une des plus grandes aussi.
Elle accueille 180 élèves dans les locaux d'une ancienne école publique aux Dervallières. Mais le développement des écoles associatives bilingues passe par de nouvelles implantations, et là se pose le problème des locaux.
En sud-Loire, la deuxième école nantaise est installée dans deux appartements, au rez de chaussée d'un immeuble.
"C'est très bruyant, et on n'a pas énormément de place" témoigne Marie Le Doridour, enseignante en maternelle. "Cette classe est vraiment petite pour trois niveaux" poursuit Pablo Lavrand, qui lui enseigne en primaire, "je n'ai pas réussi à faire de vrais coins pour séparer les niveaux, du coup ils sont un peu les uns sur les autres".
Pas de statut public
Comme celle de Nantes, l'école de Guingamp ne perçoit pas le forfait scolaire pour les enfants venant des communes alentours.
Un manque à gagner important qui empêche l'association des parents d'élèves de titulariser les aides maternelles. Et comme les critères d'attribution des emplois aidés ont été rendus plus stricts, un poste d'ASEM reste vacant, malgré 5 candidatures .
"Nous sommes une école gratuite, une école laïque, et le statut qu'on cherche à avoir, qui est prévu dans la loi Française, nous permettrait d'avoir plus d'aides, pour des locaux publics, et des forfaits scolaires" résume Laurent Muzart, AEP Diwan Bro Naoned.
Cette fragilité financière pèse lourdement sur le fonctionnement des écoles. Le bénévolat des parents a ses limites. C'est grâce à lui que Diwan a grandi mais aujourd'hui les familles veulent une solution perenne. Malgré le soutien des élus bretons, les promesses du Président Emmanuel Macron en juin à Quimper restent lettre morte.
En février dernier en recevant le Prix de l'avenir de la langue bretonne, Stéphanie Stoll a déclaré que Diwan est à la fois la fierté des Bretons et la honte de la Bretagne, qui n'arrive pas à obtenir un statut durable pour ses écoles pionnières du bilinguisme.