Le port du Rosmeur, à Douarnenez dans le Finistère, change d'allure. Pour remplacer les fameuses citernes bleues, sept cuves de carburant sont en train d'être enterrées. Cela permettra de sortir le site du classement Seveso.
"C'est spectaculaire !" Derrière sa baie vitrée, Alain ne perd pas une miette du spectacle qui se déroule sous ses fenêtres depuis quelques jours.
Aujourd'hui, c'est un voisin heureux : "C'est surtout que ça va faire un paysage amélioré pour nous ! Les touristes aussi, verront à présent quelque chose de plus joli !"
"Le chantier du siècle"
A quelques pas de là, les allers et venues sont incessants dans le port de Douarnenez. Depuis mardi, les camions défilent pour débarquer les nouvelles cuves de carburant qui vont être enterrées sous le terre-plein du port du Rosmeur.
Objectif : remplacer les fameuses grosses citernes bleues qui étaient en place au milieu des années 1950.
Pour nous c'est le chantier du siècle ! Ca fait deux ans qu'on le prépare. Il faut penser à nos anciens qui ont construit ce dépôt en 1956. Là on va lui donner une seconde vie !
explique Jean-Loup Thivet, directeur général d'Isblue
Le directeur général d'Isblue détaille les trois étapes de ce projet "Tristan", du nom de l'île située non loin".
"D'abord il a fallu démolir les six cuves existantes, d'une capacité de 6000 mètres cubes. Après ce démantèlement, il a fallu faire les fouilles, creuser à 5 mètres de profondeur, nettoyer et dépolluer l'hydrocarbure qu'on y a trouvé. Et la 3e phase, c'est l'installation en ce moment de 7 cuves de 120 mètres cubes, qui seront adaptées pour les automates du port de Douarnenez."
Un site classé "Seveso 2 seuil bas" devenu inadapté
Les besoins en quelques décennies ont évolué, les normes aussi. Le site classé "Seveso 2 seuil bas" était progressivement devenu inadapté. "On voulait avoir un nouveau stockage évolutif pour y mettre des biocarburants... On sera prêts quand ce sera le cas !" explique Jean-Loup Thivet, le directeur général d'Isblue.
"L'idée aussi c'était de limiter l'empreinte carbone. On avait plus de 200 camions par mois qui circulaient dans le port. Aujourd'hui les trois quarts de l'activité du dépôt de Douarnenez seront dédiés aux automates, ce qui le rend encore plus attractif qu'hier !" poursuit-il.
Les sept cuves, plus petites que les citernes, vont être enterrées. Cela permettra au port de sortir des contraintes d'un classement Seveso.
Sous le béton, la plage
D'ici là, 130 000 mètres cubes de béton a été coulés ce jeudi matin, afin d’assurer la stabilité de l’équipement. Du béton "XS3, c'est la norme imposée", nous explique Joseph Cortes de la société Caddac.
"C'est un béton avec des spécificités marines qui a été étudié spécialement en lien avec cet emplacement" complète le fournisseur.
Fin janvier, la tuyauterie devra être installée. Puis au-dessus de la dalle en béton, l'herbe devrait pousser : "Il paraît qu'ils veulent mettre du gazon et quelques paliers, confirme Alain, du haut de son observatoire. On se croira presque à la plage après ça !"