L'Ifremer a procédé à des analyses pour détecter de possibles traces de SARS-CoV-2 dans l'environnement marin : les résultats montrent une présence du virus dans les eaux usées du Grand Ouest, mais cela n'a pas affecté les coquillages exposés à ces eaux usées.

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Les analyses de l'Ifremer attestent la présence du SARS-CoV-2 dans les eaux usées de trois stations d’épuration du Grand Ouest, les deux premières implantées dans une zone urbaine à forte densité de population, et la dernière située dans une zone moins densément peuplée et proche du littoral.

L'Institut français de recherche pour exploitation de la mer a détaillé sa méthode dans un communiqué paru ce jour. 13 échantillons d'un litre d'eau brute ont été collectés, avant traitement, entre le 16 mars et le 12 mai 2020. Le virus a été détecté dans 9 prélèvements sur 13.

Ce n'est pas une surprise : les eaux usées étant le réceptacle des rejets humains, il est normal qu'elles contiennent les micro-organismes présents dans la population. 


Le virus circule moins


"Nos analyses échelonnées dans le temps suggèrent que le virus circule moins qu’au début de l’épidémie, explique Soizick Le Guyader, virologiste et responsable du laboratoire Santé environnement et microbiologie de l’Ifremer. Les 7 échantillons d’eaux usées prélevés avant le 24 avril sont tous positifs au SARS-CoV-2. A partir du 24 avril, sur les 6 échantillons analysés, 4 se sont révélés négatifs."


Pas de trace dans les coquillages


L’équipe de Soizick Le Guyader a aussi procédé à l'analyse d'une série de coquillages provenant de sites exposés aux sources de contamination fécale d'origine humaine.

19 échantillons (un de palourdes, deux de moules et 16 d'huîtres creuses) ont été prélevés entre le 4 et le 11 mai 2020 sur la côte normande, les côtes bretonnes et les façades atlantique et méditerranéenne. Aucun n'a présenté de trace du virus.

"L’un de ces échantillons de coquillage a été prélevé juste à proximité des rejets d’une station d’épuration dans laquelle nous avions détecté des traces de SARS-CoV-2 avant traitement. Le fait qu’aucune trace de SARS-CoV-2 n’y ait été détectée laisse à penser que les traitements des eaux usées sont de nature à diminuer le risque de propagation du virus dans le milieu marin", constate Soizick Le Guyader.


Suivre le SARS-CoV-2 dans les eaux usées sur le long terme


L’Ifremer a récemment rejoint les rangs du projet Obépine « Observatoire épidémiologique dans les eaux usées » dont l'objectif est de mutualiser les résultats des analyses d’eaux usées réalisées par des laboratoires dans toute la France.

"Si la circulation du virus dans la population semble avoir été freinée par le confinement, il est important néanmoins de continuer nos analyses afin de suivre les effets de la levée progressive de ces mesures, explique Soizick Le Guyader.

Une augmentation de la présence du virus dans les eaux usées pourrait aider à signaler une éventuelle deuxième vague de l’épidémie."







 
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