Bars, lieus jaunes, langoustes… depuis mai 2022, l'Ifremer réalise des missions de marquage de poissons en Bretagne et en Normandie. Au total, plus de 300 poissons sont suivis à la trace grâce à un réseau de télémétrie acoustique. Les premiers résultats sont attendus en début d’année 2023.
Depuis le mois de mai 2022, l’Ifremer réalise des missions de marquage de bars, de lieus jaunes et de langoustes sur les côtes bretonnes et normandes avec l’appui des pêcheurs locaux, dans le cadre du projet européen Fish Intel qui réunit des équipes françaises, anglaises et belges. "Un des derniers projets de ce type à cause du Brexit", souligne Mathieu Woillez, chercheur Ifremer en halieutique.
La télémétrie acoustique de plus en plus utilisée
Depuis une dizaine d'années, la télémétrie acoustique est de plus en plus utilisée. "C'est la première fois que cette méthode est utilisée sur les côtes de la Manche et de l'Atlantique, mais en Australie et au Canada, ce n'est pas une nouveauté", explique Mathieu Woillez. L’objectif ? Mieux connaître et comprendre les relations qu’entretiennent les poissons avec leur environnement : comment ils utilisent leurs habitats, quels sont leurs espaces de vie, où ils vont se nourrir, grandir et se reproduire. "Grâce à ces données, nous pourrons par exemple mieux quantifier la connectivité entre le parc naturel marin d’Iroise et la réserve naturelle des Sept-Iles et savoir dans quelle mesure ces espèces fréquentent les installations d’énergies marines renouvelables. Autant d’informations qui contribueront à améliorer la gestion des populations de poissons en Manche", précise Mathieu Woillez.
Chaque marque est unique. Elle émet un signal acoustique qui lui est propre. Ce sont ces signaux que les récepteurs acoustiques enregistrent dès qu’un poisson ou langouste marqués passe à proximité.
300 poissons suivis à la trace grâce à la télémétrie
Au total, plus de 300 poissons sont suivis à la trace grâce à un réseau de télémétrie acoustique. Des opérations de marquage de langoustes sont en cours autour de l’île de Sein et de Ouessant et de la réserve naturelle des Sept-Iles. Bientôt, 50 langoustes seront aussi suivies. Les scientifiques ont déjà réussi à marquer 233 bars et 71 lieus jaunes.
L’Ifremer et France Energies Marines, avec la collaboration de pêcheurs locaux et des développeurs de parcs éoliens en mer, ont déployé 60 récepteurs acoustiques en mer d’Iroise, dans les Côtes d’Armor et en baie de Seine. Une dizaine d’autres seront bientôt installés par l’Ifremer.
"Ce projet est important car avec le réchauffement climatique on peut se demander comment ces poissons peuvent s'adapter à de nouveaux habitats", ajoute le chercheur en écologie marine.
A ce jour, les équipes anglaises et belges ont marqué 68 langoustes, 30 thons rouges, 196 bars, 64 dorades grises et 10 lieus jaunes. Les premiers résultats sont attendus en début d’année 2023.