Loïg Chesnais Girard annonce qu'il ne pourra pas soumettre au vote la future convention État-Région sur l’enseignement des langues bretonnes, lors de l’ultime session du Conseil régional. Il invoque des lenteurs au ministère. Les associations s'inquiètent et appellent à manifester.
Du reuz ou du soui entre Loïg Chesnais Girard et l'Education Nationale. En breton ou en gallo, cela veut dire ça grince entre le président de la région Bretagne et le ministre. Dans un récent communiqué adressé aux associations, le président de la région explique qu'il ne sera pas en mesure de faire voter la convention sur l'enseignement des langues bretonnes. Cette dernière est normalement signée tous les 5 ans.
Loïg Chesnais-Girard met notamment en cause des freins du côté du ministère. "Des discussions sont toujours en cours, notamment pour ce qui concerne le nombre de places au concours, la formation des enseignants mais aussi le jalonnement routier. Je n'oublie pas en plus le sujet des options et heures spécifiques au collège qui sont de niveau national. Sur ces sujets et bien d'autres encores je dois constater un blocage de fond et de forme avec des nécessaires arbitrages du Ministre qui n'aboutissent pas", écrit-il.
Nous avions prévu 20 000 élèves apprenant le breton, nous n'y sommes pas encore. Nous sommes à 18 000. Nous avons l'ambition que nos langues soient encore parlées, apprises.
Rencontré par nos équipes, il ajoute : "Monsieur Blanquer doit se débloquer par rapport à ce sujet des langues. Il y a des crispations, par moments des évitements.
Les efforts prévues dans la première convention doivent s'accentuer avec cette nouvelle convention. Aujourd'hui les conditions ne sont pas réunies pour la signer. Je ne signerai pas n'importe quoi, c'est un sujet important, je préfère dire que nous reprendrons le travail au prochain mandat."
Une convention, un cadre indispensable
Pour les associations de défense des langues régionales, cette convention doit impérativement être renouvelée. Elle représente un cadre indispensable. "Les langues régionales font partie du patrimoine de la France, ça c'est la Constitution. Mais ce qui manque après c'est la déclinaison concrète, pour mettre ça en place sur le terrain. Si on avait ce cadre inscrit, avec l'importance de la langue bretonne, les moyens alloués à ces enjeux-là, on ne perdrait pas notre temps sur des points de détails" relève Stéphanie Stoll, présidente de Diwan.
Pour Rémi Toulhoat, président de Div Yezh (enseignement public bilingue), "il faut que les représentants de l'Etat et le ministre de l'Education nationale entendent qu'en Bretagne il y a une demande sociale. Les Bretons veulent apprendre leur langue. Il faut donc qu'on leur permette d'étudier."
Les associations appellent à manifester à Quimper, le 13 mars prochain, à 13 h 13.