Une nuit sur trois, Fabrice Huré les passe dans un centre de dyalise de nuit. Un dispositif qui lui a permis de se retrouver physiquement, et de retrouver l'ivresse de la course à pied. Une aventure qu'il raconte dans un documentaire.
Fabrice Huré n'est pas un champion. Il n'engrange ni médailles, ni records. Si ce n'est celui de la ténacité.
"À l’âge de 20 ans, on m’a diagnostiqué une maladie génétique rénale qui attaque les reins, les yeux et les oreilles" raconte-t-il. "Pour pallier aux dysfonctionnements des reins, j’ai dû commencer les dialyses, c’était en 1997. J’ai été greffé très rapidement derrière mais malheureusement j’ai fait j’ai un rejet, et depuis, cela fait 20 ans, j’attends une greffe de rein."
Depuis 20 ans, il est en attente d'une greffe. Pendant 4 ans il a suivi des dyalises classiques, un soir sur deux ou presque, et une fatigue qui le terrassait.
Puis, en 2002, un centre de dyalise de nuit s'est ouvert près de Rennes. Depuis, Fabrice y dort deux ou trois fois par semaine. Les séances durent huit heures et sont beaucoup plus supportables.
"Sur 48 000 dialysés en France ,il y a à peine 0,6 % qui ont accès à cet offre de soins, alors que les avantages sont multiples" explique Fabrice Huré. "La reprise de l’activité physique m’a permis de me réapproprier mon corps, et surtout m'ouvrir pour parcourir le monde".
Remis sur pied par les dialyses de nuit, Fabrice se lance des défis. Au bout du monde. Au bout de lui-même. Une incroyable aventure humaine que raconte aujourd'hui un documentaire tourné sur l'Ile de la Réunion, entre galère et plaisir, lors du trail de Bourbon.
"La Montagne dans le sang" sera projeté en salle. Ce n'est pas pour qu'on parle de moi dit Fabrice. Mais pour faire avancer la cause de la dialyse de nuit. Salvatrice, mais trop rare sur le territoire. Si la Bretagne est en pointe, il reste du chemin à faire. Encore une course de fond.