Entretien avec l'humoriste Jean-Yves Lafesse: " Ne plus se faire la bise, ce sera horrible ! "

Ecrivains, artistes, scientifiques bretons, ces "grands témoins" nous racontent ce que la pandémie a changé et comment ils envisagent le monde d'après. Confiné à Vannes, où il réside désormais, l'humoriste Jean-Yves Lafesse nous livre son expérience, ses réflexions et ses espoirs.

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Comment avez vous vécu le confinement ? 


Je me suis rapidement fait une raison sur le caractère exceptionnel de cette crise sanitaire. Si tout le monde a été confiné sur la planète, c'est qu'il y avait vraiment danger. J''ai été marqué par un article du magazine " Nature" paru fin Novembre. Il parlait de dégâts irréversibles à venir pour notre planète concernant le réchauffement climatique. Visiblement deux à trois mois de confinement par an seraient nécéssaire pour la sauver. Je suis prêt à faire ce sacrifice. 

En attendant à Vannes, où je vis, j'ai respecté scrupuleusement le confinement. Concernant les gestes barrières, j'ai sécurisé au maximum avec des lingettes désinfectantes, le port du masque et du savon. Concernant la distanciation sociale, avec moi; c'était plutôt trois mètres d'écart. Pour tout vous dire, j'ai même repris la cigarette. J'ai cru comprendre que les fumeurs étaient moins exposés aux formes graves du Covid-19. 

Mais surtout j'ai joué mon rôle. Celui de déconneur professionnel. J'ai mis régulièrement en ligne des petites vidéos humoristiques sur ma page facebook . Je suis passé de 180 000 à 300 000 abonnés durant le confinement. La preuve que le rire reste indispensable en toutes circonstances. Surtout pour ceux qui restaient coincés dans un petit appartement. 

  


Selon vous , à quoi ressemblera le monde d'après ? 


D'un côté, j'aurais tendance à partager le pessimisme de l'écrivain Michel Houellbecq. Dans une lettre publiée récemment, il explique qu'il n'y aura pas de "nouveau monde" et que ce sera peut être pire qu'avant.

De l'autre, je me dis que nous avons une formidable occasion de remettre certaines chosesà l'endroit, de retrouver notre devise républicaine " Liberté, égalité, fraternité".

A nous de devenir un peu des "auto-entrepreneurs" de notre vie. Attendons peut être moins de l'Etat si l'on a le tonus et réservons surtout l'argent public à ceux qui en ont le plus besoin. En fait, le "monde d'après",  il ne dépend que de nous. Rien nous empêche, par exemple, de consommer désormais plus français, plus local. Rien nous empêche de penser que ce qui nous fait gagner un peu d'argent peut en faire perdre beaucoup à d'autres. 


Après cette période de confinement, les relations avec les autres vont-elles changer  ? Quel sera l'impact des gestes barrières et de la distanciation sociale ? 



Dans la forme, la convivialité va en prendre un coup. Vous imaginez ne plus faire la bise ? Surtout en Bretagne, ça va être horrible ! (rires). 
Mais finalement, tout cela va sans doute changer notre rapport aux autres. On va peut être faire plus attention à notre famille, à nos anciens .  


Qu'est ce qui vous a le plus manqué pendant le confinement ? 


Voir mes enfants. Et boire des coups avec des potes !  ( rires).  J'ai tout de même expérimenté les apéros via écran interposé quasiment tous les jours ! ( rires). Et je peux vous dire que des soirées ont été arrosées ! ( rires ) 


Quelle sera votre priorité lors du déconfinement ? 


Revoir mes quatres enfants.. et si possible les faire venir à Vannes. Et puis prendre un rendez-vous chez un gynécologue ou une esthéticienne. Il me tarde de reprendre les habits de Germaine Ledoux pour un nouveau canular téléphonique ! 

 
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