Le rayon du cercle s'est élargi. Après près de deux mois à ne pouvoir explorer que quelques rues de son quartier ou les proches chemins autour de la maison, les déplacements sont désormais autorisés dans un rayon de 100 km. De multiples possibilités s'offrent aux Brestois et aux Nord-Finistériens.
Quand le compas des 100 km trace son cercle à partir du centre-ville de Brest, il révèle d’abord, un large territoire dont les néo-déconfinés ne pourront pas profiter s’ils ne sont pas propriétaires d’un bateau : une large moitié du périmètre autorisé est en pleine mer, en rade ou en baie.
Mais sa partie terrestre, qui couvre la totalité du Finistère, une partie du Trégor costarmoricain et une petite langue de terre dans l’Ouest du Morbihan, offre de belles perspectives de sorties, après cette cinquantaine de jours passée dans un périmètre restreint d’un kilomètre autour de chez soi.
Port-Blanc au Nord, Guidel au Sud
Si votre envie de prendre la tangente est si forte que vous souhaitez aller explorer les limites du cercle, c'est du côté des plages de Guidel, dans le Morbihan, des forêts de Pontcallec et de Trémargat, ou des rochers de Port-Blanc, à Penvenan, sur la côte de granit rose que vous irez vous aérer la tête, quand les accès aux plages et aux sentiers côtiers auront petit à petit rouvert.
C'est en tout cas ce qu'attendent avec impatience les animateurs de la maison du littoral de Ploumanac'h, qui sauront vous guider dans ce paradis côtier. Après plusieurs semaines loin de leur bureau, ils ont repris possession des lieux et n'attendent plus que les promeneurs.
À vélo sur la voie verte Concarneau-Roscoff
Une autre manière de retrouver sa liberté de mouvement, qui plus est si l'on a quelques jours devant soi, peut être de sillonner la voie verte qui traverse le Finistère du Sud au Nord, entre Concarneau et Roscoff. 147 kilomètres de voies balisées, cyclables, pour passer des rivages de l'Atlantique à ceux de la Manche.Si la ville close de Concarneau n'a certainement pas la même allure sans ses terrasses de restaurants et de cafés, la découverte de ses rues pavées et de ses remparts, restés accessibles durant tout le confinement pour les habitants du centre historique, valent toujours le détour. De nombreux commerces ont rouvert et redonnent vie aux rues piétonnes.
Sur le parcours de la voie verte, découpé en six étapes de 15 à 30 kilomètres, vous découvrirez les villes de Gourin, Carhaix, mais aussi Scrignac avant d'arriver à Morlaix.
À propos de l'étape centre-bretonne, entre Carhaix et Scrignac, le site France Vélo Tourisme évoque une "balade à vélo très nature en immersion totale dans la verdure finistérienne. Vous déroulez la voie verte en toute sérénité, ponctuée de quelques hameaux et anciennes gares qui rappellent la voie ferrée d’origine. À quelques kilomètres du circuit La Vélodyssée, Huelgoat, son lac et sa forêt de chaos rocheux valent largement la peine d’affronter une montée prononcée."
Si vous suivez la véloroute de bout en bout, vous retrouvez la mer du côté de Roscoff, la ville des riches marchands de lin et des Johnnies, ces paysans léonards qui embarquaient vers l'Angleterre pour vendre leurs tresses d'oignons, attachées à leurs vélos, justement.
Escapade sur l'île de Batz
Arrivés à Roscoff, il vous viendra peut-être l'envie de prendre le bateau pour rejoindre l'île de Batz, juste en face. Les vedettes qui assurent la liaison entre l'île et le continent viennent de reprendre des rotations, en respectant les mesures en place dans les transports en commun urbains. Et pour le moment, "c'est calme", résument les responsables.
Redécouvrir le Parc Naturel régional d'Armorique
Au coeur de la partie terreste de ce cercle s'étendent les 1250 km² couverts par le Parc naturel régional d'Armorique. De l'île d'Ouessant à l'Ouest jusqu'aux communes rurales et boisées de Guerlesquin et Bolazec, à l'Est, le parc propose une multitude de paysages et d'itinéraires de balades, à découvrir avant même la réouverture des infrastructures du PNRA, le domaine de Menez-Meur notamment, qui se prépare à accueillir le public au plus vite.
L'une de ces randonnées vous mènera par exemple en Forêt du Cranou, la plus grande du Finistère. À cheval entre les communes d'Hanvec et du Faou, elle est connue pour ses chênes pluri-centenaires qui faisaient le bonheur des chantiers navals de la Marine Royale, à Brest, et sont aujourd'hui prisés des artisans, notamment les tonneliers.
Des parcs départementaux, au nord et au sud
En attendant d'être prêt à rouvrir ses sites muséaux, comme l'Abbaye de Daoulas ou le Château de Trévarez, l'organisme Chemins du patrimoine en Finistère propose déjà l'accès libre aux parcs de trois de ses domaines : ceux de l'Abbaye du Relec à Plounéour-Ménez, du manoir de Kernault à Mellac près de Quimperlé, et du château de Kerjean à Saint-Vougay, non loin de Landivisiau.
Peu de musées ou de lieux clos ont rouvert leurs portes pour l'instant. C'est donc pour le moment, sur les nombreux coins de nature de votre région qu'il faut miser pour vous déconfiner la tête et les jambes. À vos compas...