Dès le départ, trois dépressions successives étaient annoncées pour les premiers jours de la Route du Rhum. Avec la succession d'avaries, de casse, démâtages et le chavirage d'Armel Le Cléac'h, le départ n'aurait-il pas dû être repoussé d'une semaine ? La direction de course répond.
La direction de course avait envisagé un temps avancer le départ d'une journée, au vu de la dégradation des conditions météo. Finalement le départ a bien eu lieu comme prévu dimanche à 14h. Mais aujourd'hui deux jours après, c'est une véritable hécatombe sur la flotte. D'ailleurs, trente-quatre skippers ont préféré se mettre à l'abri avec leur bateau pour laisser passer la tempête, mais jusqu'à quand ? Trois dépressions successives sont annoncées jusqu'à la fin de la semaine.
De plus en plus de casses
Mais plusieurs skippers sont aujourd'hui en difficulté. Armel Le Cléac'h a chaviré sur son Ultim Banque populaire au large des Açores ce mardi midi. Après une avarie de barre lundi matin, Jérémie Beyou sur son Imoca Charal, s'est réfugié à Brest. Thomas Coville lui aussi, victime d'une casse sur Sodebo, s'abritait à La Corogne. L'Ultim Edmond de Rothschild de Sébastien Josse a subi une avarie majeure, une partie de son flotteur tribord a été arrachée. Monin, l'Imoca de 60 pieds d'Isabelle Joschke, l'une des six femmes engagées sur la course a démâté, la nuit dernière, le class40 Narcos du Britannique Sam Goodchild également. Et puis le bateau du Guadeloupéen Willy Bissainte, qui s'est échoué sur l'ile Rouzic, était victime d'une voie d'eau.
Pourquoi le départ n'a t-il pas été repoussé ?
Au vu de toutes ces avaries, et alors que la Direction de course était pleinement consciente des conditions météo qui attendaient les skippers, pourquoi n'a t-elle pas pris la décision de retarder d'une semaine le départ de la Transatlantique ? C'est une question qui se pose aujourd'hui, d'autant que le départ du Vendée Globe, dans des conditions similaires avait été repoussé d'une semaine au mois de novembre 2000. Un retard, qui bien évidemment peut poser de gros problèmes financiers, pour les sponsors, les droits TV, les productions, etc..."Les skippers ont pris leurs responsabilités" répond le directeur de course
Le directeur de course Jacques Caraës, répond à cette question que "la course est partie dans de bonnes conditions, le briefing météo annonçait cette dépression et ça n'est donc pas une surprise. Tout le monde est parti en connaissance de cause, ce sont des gens responsables."
Interview de Jacques Caraës, directeur de course, recueillie par Antonin Billet et Benoît Le Vaillant