Cet après-midi à l'Assemblée nationale, l'accès aux plages est revenu dans les débats. Le gouvernement maintient sa décision de fermeture jusqu'au 2 juin. Incompréhension et colère en Bretagne.
"Puisque l'on est capables de gérer la réouverture des écoles, des parcs, l'organisation des transports publics sur nos communes, on est donc aussi capables de gérer les sentiers littoraux et les plages, il me semble". Dominique Cap, maire de Plougastel dans le Finistère et président de la commission Littoral de l'association des maires de France, ne comprend pas que le gouvernement persiste et signe dans sa décision de maintenir les plages fermées jusqu'au 2 juin.
Cet après-midi, à l'Assemblée nationale, la question de l'accès aux plages est arrivée dans les débats. Le gouvernement s'est montré inflexible sur leur fermeture.
Des plages de nouveau accessibles ? : "Nous avons entendu les arguments développés. A ce stade il semble plus raisonnable de maintenir la règle annoncée par le Premier ministre. Nous sommes bien conscients du caractère contraignant", répond @duboschristelle.#DirectAN #COVID19 pic.twitter.com/ngR70LM69H
— LCP (@LCP) May 5, 2020
L'ouverture, c'est la règle. L'interdiction, c'est l'exception - Dominique Cap
"Nous, ce que nous entendons surtout, souligne l'élu finistérien, c'est un cadeau qui est fait aux grandes stations touristiques françaises. On ne traite pas de la même manière la Promenade des Anglais et la Pointe du Raz ! Si des interdictions doivent être mises en place, elles peuvent l'être à l'initiative des maires et des préfets. En local, au cas par cas et pas vu de Paris".
"Dans ma commune, ajoute le maire de Plougastel, on peut faire de la course à pieds, mais pas de paddle, du vélo mais pas de kayak. Ce n'est pas logique".
C'est le député des Côtes d'Armor, Marc Le Fur, qui a lancé le débat à l'Assemblée nationale lors des questions au gouvernement. Il parle "d'interdit de principe" et se demande "en quoi les plages seraient-elles plus dangereuses que les transports en commun ou que les grandes surfaces". "Par pitié, monsieur le Premier ministre, dit-il encore, arrêtez de tout décider de Paris, écoutez les élus locaux qui côtoient les populations et connaissent les lieux".
Fermeture des plages : "En quoi seraient-elles plus dangereuses que les transports en commun ou les grandes surfaces ?" interroge @marclefur (LR). Il demande au Gvt d'arrêter de "tout décider de Paris, d'écouter le local" & de cesser d'"infantiliser" la population. #DirectAN #QAG pic.twitter.com/UPI1eMoI9L
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) May 5, 2020
Paris considère le littoral comme un parc d'attraction pour le reste de la population française - Anne Quéméré
La navigatrice Anne Quéméré ne décolère pas non plus. "C'est affligeant, note-t-elle. Nous sommes environ six millions de résidents sur le littoral, nous vivons toute l'année sur notre territoire. Cela veut dire que ces six millions de personnes n'ont pas leur mot à dire".
Selon elle, maintenir la fermeture des plages jusqu'au 2 juin ne répond à aucune logique puisque, rappelle-t-elle, "la montagne sera rouverte aux randonneurs. C'est d'une absurdité totale. Il y a beaucoup d'incompréhension aujourd'hui et cette incompréhension crée de la colère".