A l'issue de trois jours de procès devant les Assises du Finistère à Quimper, un homme a été condamné ce jeudi 10 décembre à 15 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son ex-compagne en avril 2018.
C'est à 15h, que le verdict du jury de la cour d'assises du Finistère, composé de trois femmes et de trois hommes, est tombé. 15 ans de réclusion criminelle à l'encontre de Ali N., reconnu coupable du meurtre de son ex-compagne, après l'avoir tué d'un coup de couteau le 16 avril 2018 à son domicile dans le quartier de Bellevue à Brest.
Dans son réquisitoire ce jeudi matin, l’avocat général avait requis 20 ans de réclusion. Au-delà des faits avoués, il avait rappelé que le meurtrier "s'était rendu" à la justice et avait le profil d'un homme calme, sans antécédent avec la justice.
Un coup de couteau en plein cœur
Le 16 avril 2018, Ali N. se rend chez Isabelle M., 38 ans, son ex-compagne avec laquelle il a entretenu une relation marquée par des ruptures. Au domicile de la victime, il est venu chercher des explications sur une supposée liaison entre cette femme qu’il "aime trop" et un autre homme.
Lors de la rencontre qui dégénère, l'accusé en vient à saisir un couteau en céramique d'une lame de 20 cm. Il assène un coup fatal en plein cœur à la victime. Cette dernière décède d'une hémorragie. Ali N. appelle ensuite les secours avant de se rendre de lui-même au commissariat, pour avouer son geste.
"J'ai perdu la tête, je demande pardon à tout le monde, j'ai commis une grave erreur", a déclaré l'accusé ce jeudi. À la question de savoir si il avait eu l'intention de donner la mort, dans son verdict, le jury a répondu "oui".
Pour l'avocate de la famille de la victime, le verdict "semble juste", "adapté" pour l'avocat de la défense.
Ce jeudi matin, Me Chantal Sève, avocate de la famille d’Isabelle M., avait commencé sa plaidoirie par ces mots : "Une femme meurt tous les trois jours en France." Et de rappeler que 150 femmes sont décédées en 2019 sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint.
"Ce crime laisse derrière lui une famille dévastée" a-t-elle rappelé, précisant que la victime était une femme de ménage pour une Maison pour tous de Brest, qui a laissé derrière elle une fillette, âgée de 6 ans au moment des faits.
Me Ronan Appéré, avocat de la défense, a lui insisté sur le caractère passionnel de l'amour que portait l'accusé à la victime et sur ce sentiment amoureux intense, teinté de jalousie.