Base aéronavale de Landivisiau : plus d'un millier de manifestants contre un plan d'exposition au bruit

Plus d'un millier de personnes, 1.800 selon les organisateurs, 1.100 selon les gendarmes, ont manifesté samedi à Bodilis (Finistère) pour protester contre le projet de révision du Plan d'Exposition au Bruit (PEB) touchant sept communes environnant la Base aéronavale (BAN) de Landivisiau.

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"Si ce plan est adopté, dans ma commune, on ne pourra plus construire. C'est une catastrophe", a indiqué à l'AFP Albert Moysan, maire de Bodilis. 


Le Plan d'Exposition au Bruit (PEB), révisé régulièrement, est un document qui règlemente les constructions d'habitations ou les extensions afin de limiter l'exposition au bruit des riverains de la base.

Des exercices d'appontages à répétition

Des riverains se plaignent régulièrement du bruit occasionné par les vols des avions Rafale lors des exercices d'appontages simulés sur piste (ASSP). Mais, selon les élus, les militaires ont fait des efforts pour réduire les nuisances. "Le ministère nous a promis que la moitié des ASSP sera délocalisé, vers les bases d'Istres et de Lann-Bihoué. Ces exercices n'ont lieu que deux fois par an, durent trois semaines à un mois, et il n'y a pas de vols la nuit et le week-end", a ajouté le maire de Bodilis, selon lequel la surface concernée entre le dernier plan d'exposition au bruit, datant de 1999, et le projet actuel, a été multiplié par sept.

Impact sur le développement des communes

"Même le projet le moins contraignant est catastrophique. Il sera difficile de construire, les terrains et les biens vont perdre leur valeur. C'est la mort de nos communes, faute de renouvellement de population", a déploré le maire de Bodilis. "Ce n'était pas une manifestation contre la base aéronavale. On peut cohabiter. On demande aux pouvoirs publics de réfléchir avec nous", a-t-il ajouté.

Selon les élus opposés à ce nouveau projet, l'indice européen utilisé pour calculer le bruit, plus contraignant qu'en 1999, n'est appliqué qu'en France. "Dans le projet en cours d'élaboration, certaines communes sont entièrement englobées, d'autres voient la surface inconstructible fortement augmenter", ajoute le maire de Bodilis, précisant que les élus souhaitent le maintien du PEB de 1999, "même s'il doit être amélioré".

Le rassemblement organisé par les maires avait reçu le soutien de l'association des riverains qui se bat depuis des années contre les nuisances sonores. "On doit déjà supporter les bruits. On ne veut pas en plus freiner le développement des communes", a indiqué Louis Elegoët, le président de l'association.

Actuellement en cours d'élaboration, le PEB sera d'abord soumis à enquête publique après proposition du Préfet. Symboliquement, les cloches des églises ont sonné durant trois minutés avant le début du rassemblement.

Reportage à Bodilis à la veille de la manifestation de ce samedi

 

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