Ils se sont rencontrés sur les bancs de la fac à Rennes. L'écologie est leur domaine d'études. Lea, Guillaume et Léa ont créé Vent Debout, en octobre dernier, et sillonnent la Bretagne à la voile. D'une plage à l'autre, ils invitent le public à ramasser le plastique qui est immédiatement recyclé.
A bord du voilier qui vient de s'amarrer au port de l'Aber Wrac'h (Finistère), deux machines que l'on ne s'attend pas vraiment à voir là : une broyeuse pour réduire les déchets plastiques en copeaux et une injecteuse pour fondre ces copeaux.
Léa Lateur, Guillaume Lancelot et Léa Rami, les trois têtes pensantes de l'association Vent Debout, traquent le plastique sur les plages de Bretagne et le transforment, en un claquement de doigt ou presque.
C'est Guillaume qui s'est attelé à la fabrication de l'injecteuse. "Rien de bien sorcier, dit-il. J'ai suivi les plans mis en ligne par le mouvement hollandais, Precious Plastic. L'idée est que ces machines soient réalisables par le plus grand nombre pour que chacun, depuis chez soi, puisse se mettre au recyclage".
Collecte du plastique sur les plages
Parti de Saint-Malo le 10 juillet, le jeune équipage écume les ports bretons pour sensibiliser à la pollution plastique. D'escale en escale, Vent Debout déploie sa mécanique du plastique. C'est ainsi que les trois diplômés en écologie et biodiversité ont baptisé leur campagne itinérante.
Quand ils débarquent, ils passent très vite à l'action. Première phase : le ramassage des déchets sur les plages avec des volontaires. "On fournit les gants et les sacs" précisent-ils. Ils profitent de ces moments pour parler de l'impact du plastique sur l'écosystème. "On a inventé un petit jeu sur le principe de l'escape game. On retrace ensemble l'histoire d'un bout de plastique, d'où il vient, pourquoi il a atterri ici. C'est un bon moyen de se rendre compte que la pollution vient bien de la terre et pas de la mer".
En trois semaines et trois escales, ils ont déjà collecté plus de 50 kilos de déchets et quelques 500 mégots sur les plages. "Et encore, on est loin du compte, souligne Guillaume. Un mégot enterré, par exemple, ça ne se repère pas". Et Léa Lateur d'ajouter : "Les gens ne mesurent pas la portée de leur geste quand ils jettent leurs déchets par terre. Le plus dur, on s'en aperçoit, est de toucher les gens qui ne s'intéressent pas à l'environnement. C'est un vrai défi".
Une fois la collecte achevée, Vent Debout opère le recyclage en direct. Grâce à ses machines. Quand les copeaux de plastique fondent, ils prennent l'aspect d'une pâte épaisse qui est envoyée dans un moule. "Comme on ne peut pas créer de gros objets, on a donc choisi de transformer le plastique en petits pots pour y planter des fleurs".
Tout un symbole pour ces trois acolytes qui ont terminé leurs études et qui mettent cette période de transition à profit pour "faire quelque chose qui a du sens". Avec l'espoir d'entraîner les bonnes volontés dans leur sillage.