À Brest, la démolition du pont piétons vélos Albert Louppe n'est pas une option

C'était à l'origine le pont principal entre les deux rives de l'Elorn, entre le Plougastel et Brest. Depuis la mise en service du pont de l'Iroise, le pont Albert Louppe était réservé aux piétons et aux vélos. Mais son entretien coûte cher, et les associations de sauvegarde s'inquiétaient de son avenir. Une réunion technique avec la sous-Préfecture les a rassurés.

Son avenir inquiétait les associations de sauvegarde du patrimoine. Car si le pont Albert Louppe, construit dans les années 20 par Eugène Freyssinet, était un fleuron de la technologie française, son usage et surtout son état laissaient planer des doutes sur une éventuelle démolition.

Mais de démolition, il n'en fut pas question lors d'une réunion technique ce mardi 11 octobre à la sous-préfecture du Finistère, à Brest. Bien sûr, c’est désormais le pont de l'Iroise qui assure la grande majorité de la circulation entre les deux rives de l'Elorn, entre Plougastel et Brest. Mais c'est bien avec le "vieux" pont Albert Louppe que l'on fait le trajet à pied ou à vélo. Et ainsi relier la Cornouaille au Léon.

"Élargir le pont de l'Iroise pour créer une voie de circulation piétonne et cycliste, c'est extrêmement compliqué" résume François le Picard, de l'association CAPI (Constructeurs et Amis du Pont de l'Iroise), mais en plus, les services de l'Etat ont pu constater, via des études, que les arches du pont sont saines.

Dès lors, le pont Albert Louppe "devrait être dans un urbanisme d’aujourd'hui, c'est-à-dire être capable de recevoir de la circulation douce en sécurité, pourquoi pas un transport en commun adapté, et être un lieu de loisirs, un belvédère sur la rade de Brest" plaide François le Picard.

À condition de moderniser le pont des années 20, "éventuellement remplacer le tablier par un tablier plus moderne, ou alors adapter le tablier d'aujourd'hui".

Une prouesse technologique

L'avenir plein de promesses du pont Albert Louppe est étroitement lié à sa valeur patrimoniale. Ses trois arches sont en béton comprimé.

"À l’époque, on ne savait pas si le béton pouvait rester comprimé pendant très longtemps, il y avait un doute" explique Christian Tridon, du STRRES (Syndicat travaux de réparation et renforcement de structure de génie civil).

L'ingénieur Eugène Freyssinet signe alors ce premier ouvrage, de 900 mètres de long. "Il a prouvé que c'était possible, la preuve le pont est toujours là. Ça a été une ouverture formidable pour le monde entier, la technique du béton pré-contraint".

Les trois arches sont donc en bonne forme, tandis que le tablier, en béton armé, fait les frais de son âge, à cause de la corrosion. Une pathologie à laquelle il faudra désormais remédier, pour donner au pont Albert Louppe une nouvelle jeunesse.

[Avec Sarra Bencherifa]

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