Depuis 6h ce jeudi matin, une quarantaine de professionnels du BTP filtrent les accès au dépôt pétrolier de Brest. Ils manifestent dans le contexte des Gilets jaunes, pour s'opposer au projet de taxation du gazole non routier. Cela se traduirait par une augmentation de 50 centimes du litre.
Que ce soit avec des camions, des voitures ou même avec des engins de chantier, les professionnels du BTP s'invitent dans la mobilisation des Gilets jaunes, tout en revendiquant ne pas en être, pour manifester contre un projet de taxation du GNR, le gazole non routier.
Depuis 6h ce jeudi 22 novembre, les accès au port de Brest ont été fortement perturbés. Ces indépendants, représentant une trentaine de sociétés du BTP, filtrent les entrées et les sorties du dépôt pétrolier. Selon eux, les voitures peuvent passer ainsi que tous les camions citernes qui sortent du dépôt. Aucun camion, par contre, n'a pu rentrer.
Une hausse de 50 centimes du litre
Comme l'explique Frédéric Corbé, entrepreneur à Dirinon dans le Finistère, ces chefs d'entreprise protestent contre l'augmentation de la taxe sur le gazole 'rouge', le gazole non routier. "Un projet prévoit que le litre prenne 50 centimes d'euro d'augmentation au 1er janvier 2019. Il passerait ainsi de 80 centimes à 1,30 €. Pour une entreprise comme la mienne, cela représente 20 000 € en plus de frais sur l'année. Pour d'autres entreprise, cela pourrait aller jusqu'à 100 000 € et même plus".Le GNR est utilisé par ces entreprises par tous les engins ou camions (camions toupie par exemple) sur les chantiers. Certains camions ont ainsi un système de bi-carburation qui leur permet d'utiliser soit du gazole "blanc" sur la route et du gazole "rouge" sur les chantiers.
"Vous rendez-vous compte que tous les chantiers déjà prévus pour 2019 et dont les devis ont été basés sur un prix de GNR à 50 centimes de moins du litre risquent d'être réalisés à perte car signés. Ce n'est pas possible" ajoute le chef d'entreprise.
La manifestation a été un moment tendue lorsque des PV ont été dressés par les forces de l'ordre et lorsque le sous-préfet, présent sur place, a exigé que le barrage soit levé, le dépôt pétrolier étant un site classé Seveso. Le préfet du Finistère est venu parlementer avec les manifestants.
Ces derniers se disent prêts à passer la nuit sur les lieux.