Brest : qui étaient les Résistants brestois du Groupe Elie, fusillés au Mont-Valérien le 10 décembre 1941 ?

Une cérémonie va rendre hommage ce 10 décembre à Brest au Groupe Elie, des Résistants du quartier Saint-Martin. Onze d'entre eux furent condamnés à mort et fusillés au Mont-Valérien il y a 80 ans. Des gars du coin qui refusaient la capitulation.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Ils sont considérés par les historiens comme les premiers Résistants brestois. Plus de 70 hommes et femmes, pour la plupart issus du quartier Saint-Martin.

L’histoire commence à l’automne 1940, avec Louis-Jean Elie, 35 ans, un garagiste brestois de la rue Jean Jaurès, qui refuse la capitulation, et qui commence à recruter des amis, des connaissances, qui partagent sa révolte contre l’occupant.

Des copains de boulot, des copains de quartier  

"C'est une genèse particulière, explique Gildas Priol, qui anime le site Mémoires des Résistants et FFI du Pays de Brest. D'abord parce qu'ils sont les premiers, et puis parce que ce groupe n'est pas monté par un émissaire venu de Londres, comme c'était fréquent. Ici, ce sont des gars du coin, des copains de boulot, des copains de quartier." 


"Ils sont issus pour l'essentiel des réseaux d'une droite nationale, catholique, sociale et populaire", relève de son côté l'historien François Prigent, qui a notamment co-dirigé "La Bretagne en portrait(s) de groupe". On en retrouve au PSF, le Parti social français, mais avec des engagements aussi à la CFTC, ce qui est assez original."   

Lutte franche et directe

Depuis juin 40, Brest et son arsenal sont aux mains des Allemands, et de la Kriegsmarine.

"A l’automne, le groupe va commencer par récupérer des armes, et puis aider des prisonniers de guerre détenus, dans des camps de travail à s’enfuir, raconte Gildas Priol. Louis-Jean Elie prône une lutte franche et directe."

"En janvier 1941, il participe à l’exécution de deux Allemands dans la rue Kerfautras. Suit en février l’attaque d’une batterie DCA. En mars, la tentative d’évasion de 9 personnes à la prison de Pontaniou." 


"Leurs opérations  se soldaient bien souvent par des échecs
", poursuit Gildas Priol, mais ils faisaient avec les moyens du bord. Ils n’étaient pas des agents secrets, juste des Brestois qui refusaient l’occupation. On leur attribue aussi parfois un coup d’éclat, en avril 41. L’incendie de l’Hôtel continental, un QG allemand. Mais là-dessus, les versions diffèrent, et je suis très prudent."   

La Gestapo met la main sur la liste 

C’est lors d’une de ces opérations, le 28 avril 1941, précise de son côté le Maîtron, dictionnaire biographique des Fusillés, que se joua le destin du groupe, lors d’une bagarre dans un café de la rue Louis-Blanc avec plusieurs soldats allemands.

Si tous parvinrent à s’échapper, la Gestapo, par l’arrestation d’un suspect, mit ensuite la main sur une liste de noms dont plusieurs des membres du groupe Élie, qui furent arrêtés les uns après les autres dont Louis-Jean Élie le 15 mai 1941 à son domicile vers 13h30. Torturé lors de ses interrogatoires, il eut les deux jambes brisées.

Le Maîtron. Dictionnaire des Fusillés

Fusillés le 10 décembre 1941

"Il y eut en tout une quarantaine d’arrestations", termine Gildas Priol.

"Les Résistants furent d’abord internés à Brest, puis déplacés à Fresnes avant d’être jugés en novembre 41 par un tribunal militaire allemand, qui prononça onze condamnations à mort, pour détention d'armes et d'explosifs, violences préméditées contre des membres de l'armée allemande, agissements en faveur de l'ennemi par des menées gaullistes, et espionnage. Louis-Jean Elie et de dix de ses camarades, furent fusillés le 10 décembre 1941 au Mont-Valérien."

Moyenne d'âge : 24 ans. Une vingtaine d’autres membres du groupe seront déportés. Cinq ne reviendront pas. 

A Brest, la rue des 11 martyrs perpétue leur souvenir. Et une stèle a été érigée en 2003. La commémoration du 80e anniversaire se déroulera ce 10 décembre à 11 heures. 

Le fils d'un des membres du groupe, Jean-Paul Bonniou, vient également de  publier un livre sur la destinée tragique de Louis-Jean Elie et de ses camarades.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information