19 ans après le naufrage, l'épave du Bugaled Breizh, va être démantelée, a-t-on appris ce mardi 3 janvier de source judiciaire. Le navire de pêche breton avait brutalement coulé avec cinq hommes à bord en 2004 au large des côtes britanniques.
Le Bugaled Breizh repose sur la terre ferme de l'arsenal de Brest, à l'abri des regards depuis 19 ans. Le chalutier finistérien a sombré en 37 secondes, le 15 janvier 2004, au large des côtes britanniques. Et avec lui, la vie de cinq pêcheurs. 19 ans après ce drame, l'épave du navire va être démantelée, apprend-on de source judiciaire.
Démantèlement dans les prochains mois
L'action en justice étant close en France et en Grande-Bretagne, "la décision a été prise de démanteler le navire et nous sommes en train de contracter une entreprise privée pour procéder à cette opération. Le marché public est en cours" déclare le procureur général à la cour d'appel de Rennes, Frédéric Benet-Chambellan, confirmant une information du quotidien régional Ouest-France.
Pour le moment, il est envisagé que ce démantèlement "se ferait au port militaire de Brest. L'exécution se déroulerait dans le trimestre ou le semestre à venir" précise encore le magistrat. Coût de l'opération : "environ 50.000 euros".
Les familles ont été prévenues de cette décision et n'ont pas manifesté de requête spécifique jusqu'à présent, comme conserver certaines pièces du chalutier à titre de souvenir. "Je n'ai pas été saisi d'une telle demande. Si jamais cela était, je pense que je ne m'y opposerai pas" indique le procureur général à la cour d'appel de Rennes, évoquant par exemple des éléments tels que le nom du Bugaled Breizh.
Les familles toujours en quête de vérité
Sur le plan judiciaire, "la justice a tranché mais les parties civiles ne sont pas toutes convaincues" par la décision rendue en 2016, à savoir un non-lieu.
Pour les proches des victimes, le Bugaled Breizh a été envoyé par le fond par un sous-marin qui se serait pris dans son train de pêche. Car, au même moment, se déroulait dans le secteur un exercice militaire de l'Otan impliquant plusieurs sous-marins européens et américain
Interrogé sur le fait que le secret défense n'a pas été levé pendant l'instruction, ce qui aurait permis à la justice d'élargir son périmètre d'investigations, le magistrat répond : "Je comprends que ça a pu troubler, créer des doutes".
Outre le non-lieu prononcé côté français, la justice britannique a conclu, pour sa part, à un accident de pêche, lors de l'inquest qui s'est tenue devant la Haute Cour de Londres en octobre 2021.
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