Les familles des marins qui ont perdu la vie dans le naufrage du Bugaled Breizh pourront conserver des morceaux de l'épave. Le démantèlement du chalutier commencera en avril prochain, 19 ans après le drame, a-t-on appris ce 1er mars, de source proche du dossier.
Les familles des marins qui ont perdu la vie dans le naufrage du Bugaled Breizh pourront conserver des morceaux de l'épave, dont le démantèlement commencera en avril prochain, 19 ans après le drame, a-t-on appris ce 1er mars 2023 de source proche du dossier.
"Les travaux de démantèlement vont très probablement intervenir pendant les vacances scolaires dites de printemps, soit dans la seconde moitié du mois d'avril" écrit le procureur général de Rennes Frédéric Benet-Chambellan dans un courriel aux avocats des familles, dont l'AFP a obtenu copie.
C'est la société Navaleo qui est chargée du démantèlement de l'épave, conservée sur la base navale de Brest.
Dans son courriel, le magistrat invite les victimes et leurs familles "qui souhaiteraient récupérer une ou plusieurs pièces" à le lui faire savoir "rapidement, sachant qu'il est impératif qu'elles soient d'accord entre elles. Personne n'ayant de droits supérieurs aux autres, je ne peux moi-même aucunement trancher en cas de revendication d'un même objet par plusieurs" souligne le procureur général.
"Cérémonie mémorielle"
La famille de l'armateur Michel Douce a demandé à récupérer l'ancre et la barre à roue, tandis que l'association SOS Bugaled a demandé à conserver l'hélice, le nom du bateau peint au-dessus de la passerelle, les manettes du treuil, le numéro de coque peint sur la tôle et une vingtaine de morceaux de la coque, selon un échange de courriel.
Dans sa réponse au magistrat, Me Dominique Tricaud, avocat des familles, demande également l'organisation d'une "cérémonie mémorielle" sur le site le samedi 8 avril à 15h.
Thierry Lemétayer, dont le père mécanicien est mort dans l'accident, a évoqué auprès de l'AFP "une sorte d'adieu" en "hommage aux cinq marins disparus". Mais "on continuera à chercher la vérité", a-t-il prévenu.
La justice française a rendu un non-lieu dans cette affaire tandis que la justice britannique a conclu à un accident de pêche.
Pour les proches des victimes, le Bugaled Breizh, immatriculé au Guilvinec dans le Finistère, a été envoyé par le fond par un sous-marin qui se serait pris dans son train de pêche. Car, au même moment, se déroulait dans le secteur un exercice militaire de l'Otan impliquant plusieurs sous-marins européens et américain.
Le navire de 24 mètres avait sombré en 37 secondes par 80 m de fond le 15 janvier 2004, alors qu'il était en pêche au large du cap Lizard (Cornouailles).
(Avec AFP)