Il a 18 ans le Bugaled Breizh sombrait au large du Cap Lizard. Alors que les justices française et britannique ont refermé le dossier, les proches espèrent toujours trouver réponse à leurs questions.
« On chavire viens vite ! » Le 15 janvier 2004, Claude Gloasguen lance ces dernières paroles à la VHF. Mais personne n’arrivera à temps pour le sauver, lui et ses 4 compagnons d’infortune.
18 ans après la disparition des cinq marins de Loctudy, le drame continue de hanter leurs proches.
Des fleurs pour ne jamais oublier
Ce samedi 15 janvier, Michel Douce, l'armateur du Bugaled Breizh et André Le Berre, vice-président national de la SNSM et ancien président du comité local des pêches, se sont donnés rendez-vous au cimetière de Loctudy.
Les deux hommes sont venus déposer des fleurs devant la plaque commémorative qui rend hommage aux 5 disparus finistériens, et est installée près de la stèle des péris en mer.
Ces deux proches de l'équipage n'entendent pas tourner la page.
" Tous les ans je viens déposer des fleurs au cimetière pour rendre hommage à mon équipage" explique Michel Doucet.
Pour lui, ce triste anniversaire et l'intérêt des médias, est aussi l'occasion de relancer un appel à d’éventuels témoins.
Aujourd'hui je demande à tous les marins, surtout ceux de la Marine, embarqués dans des sous-marins ou sur des bâtiments en surface, qui auraient entendu ou vu quelque chose de me dire ce qu'ils savent
Michel Douce, armateur du Bugaled Breizh
Michel Douce a ouvert une messagerie dans l'espoir qu'un témoin veuille bien prendre contact avec lui : brisonslesilence.bugaledbreizh@gmail.com
Un long combat judiciaire et aucune explication acceptable
Tribunal de grande instance de Quimper, tribunal de grande instance de Nantes, cour d'Appel de Rennes, cour de cassation, puis Haute Cour de Londres. Les proches des victimes ont saisi toutes les instances judiciaires possibles pour faire éclater la vérité. Malgré cette ténacité, les nombreuses questions sur les raisons du naufrage restent sans réponse.
Les Justices française et britannique, ont toujours suivi l'avis du BEA mer qui concluait à un accident de pêche, une croche molle dans les fonds sableux.
Mais aucune de ces décisions de justice n'a jamais ébranlé les certitudes des proches, pour qui la croche avec un sous-marin reste la seule explication plausible.