La compagnie Chalair Aviation annonce ce mercredi 30 novembre la reprise de la ligne Brest-Orly, abandonnée par Transavia, à compter de mars 2023.
Le dossier aura connu de multiples rebondissements. C'est finalement la compagnie Chalair, desservant déjà Bordeaux depuis la pointe bretonne, qui reprendra la liaison avec Paris.
Fin septembre, Transavia avait déclaré renoncer à la ligne Brest-Orly "suite à des performances économiques insuffisantes", suscitant la colère de nombreux élus bretons.
22 vols par semaine
Le groupe Air France avait alors accordé un sursis de 5 mois à la ligne. Chalair prendra le relais à partir du 6 mars 2023.
La compagnie normande proposera deux vols par jour en semaine, et un aller-retour le dimanche soir, opéré par un avion de 70 places. De quoi permettre "aux hommes d'affaires de pouvoir faire des allers-retours dans la journée ou sur deux jours de la manière la plus efficace possible", a précisé Jérôme Latrasse, directeur général adjoint de Chalair.
Mais la compagnie souhaite aussi toucher une clientèle familiale, touristique. "Cela va nécessiter une offre adaptée, notamment une offre tarifaire" ajoute Alain Battisti, président et propriétaire de Chalair Aviation. Les premiers billets sont d'ailleurs déjà mis en vente à partir de 94 euros l'aller-simple.
Objectif de 150 000 passagers par an d'ici à 2024
Selon la direction de l'aéroport, la ligne connaît actuellement une fréquentation d'un peu plus de 30 000 passagers par an à raison de 4 vols par semaine. Chalair espère en attirer 50 000 à 55 000 par an.
Et d'ici à deux ans, jusqu'à 150 000 passagers par an avec de plus gros avions, soit environ la moitié du record de fréquentation (296.000 passagers environ en 2019), a précisé Alain Battisti, évoquant un pari "économique et entrepreneurial".
Pas de subventions publiques
Le PDG de Chalair rappelle également que la reprise de cette ligne n'actionne aucune subvention publique, comme c'est le cas sur la ligne Quimper-Orly.
"Il n’y a pas d’attribution de la ligne. Nous ne sommes pas dans un service public mais sur un marché concurrentiel, la liaison restera d’ailleurs en concurrence avec celle sur Charles de Gaulle et les autres les autres lignes directe qui peuvent exister au départ de Brest."
La compagnie naissante Céleste s'était également positionnée pour cette reprise. Mais Chalair, forte de son partenariat avec Air France s'est assurée d'obtenir les créneaux de vols. Contactée, Céleste n'a pas souhaité s'exprimer.
Un "soulagement" pour le territoire
Cette annonce est un "soulagement pour les entreprises, leur propre activité mais aussi pour le Finistère", estime Françoise Lelann, directrice d'Investir en Finistère, agence de développement économique qui regroupe 25 entreprises. "L’offre était quasi-inexistante pour les entreprises, avec simplement 4 vols par semaine. D’autant qu’on est dans une situation en Finistère où ça devient très compliqué de trouver des billets de train pour aller à Paris".
"Le monde économique avait tendance à perdre en affluence au niveau national voir international avec potentiellement des abandons de représentations dans les fédérations, du fait de ces difficultés de déplacement", poursuit-elle.
L'arrivée de Chalair est également saluée par les élus de la région et du Finistère. Le député Didier Le Gac (Renaissance) se réjouit qu'une "solution pérenne - sans financement publique - ait pu être trouvée grâce à la mobilisation de tous."
Une "bonne nouvelle" aussi pour le député Jean-Charles Larsonneur (Horizons) qui s'était initialement positionné en faveur de Céleste. "Mais cela reste insuffisant, car ce que demandent un grand nombre d'élus c'est une accessibilité renforcée en train."