Course folle "à 260 km/h" et "coup de boule" sur un gendarme : le restaurateur de Douarnenez devant le tribunal

Un restaurateur de 32 ans a semé la panique sur les routes après un simple contrôle routier. Après sa course folle, l’homme s’est montré extrêmement violent lors de son arrestation. Il a frappé plusieurs gendarmes. Condamné à trois ans de prison en première instance, le parquet général a requis une peine de quatre ans.

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Ce qui devait être un simple contrôle routier s'est transformé en une véritable course-poursuite le 22 avril 2024 à Douarnenez (Finistère). Un restaurateur de 32 ans, intercepté par la gendarmerie pour un contrôle technique périmé et une assurance non valide, a pris la fuite à bord de sa BMW. "Je vais chercher des documents", avait-il prétexté, avant de percuter une moto des gendarmes et de s'élancer sur les routes.

"Jusqu'à 260 km/h"

Dans une course folle, il atteint des vitesses vertigineuses, "jusqu’à 260 km/h", selon les mots de l'auteur des faits lors de l'audience au tribunal de Rennes ce 22 octobre 2024. 

"Il doublait sans se soucier des véhicules en face", ont rapporté les gendarmes, incapables de suivre le chauffard sur les routes départementales. La poursuite prend fin quelques kilomètres plus loin, lorsque le restaurateur est finalement arrêté à son domicile. Mais les violences ne s’arrêtent pas là.

"Coup de boule" et "coup de pied dans le ventre" à des gendarmes

Arrêté chez lui, l'homme refuse de se laisser emmener sans combattre. Alors que les forces de l’ordre tentent de le maîtriser, il se débat avec une extrême violence, encouragé par ses proches. Connu pour ses troubles psychologiques, le restaurateur frappe les gendarmes à plusieurs reprises. "Très agressif", il refuse également l’examen médical avant d’être placé en garde à vue.

La situation dégénère encore lorsqu'il porte un coup de pied à un gendarme, le projetant au sol sous la force de l’impact. Quelques heures plus tard, il saute sur un autre militaire, avant de projeter un major contre un mur et de tenter de mordre un officier. "Il a sauté sur nous avec une violence incroyable", a témoigné l’un des gendarmes victimes de cette attaque.

Dans la foulée, la maire de Douarnenez Jocelyne Poitevin avait pris un arrêté pour l'admettre en soins psychiatriques et et son permis de conduire avait été suspendu pour six mois par le préfet du Finistère. Sa garde à vue avait donc repris le 3 mai 2024, mais l'individu avait de nouveau tenu "des propos particulièrement provocateurs".

Autorisé à "fumer une cigarette", il avait infligé "un coup de pied dans le ventre" au gendarme qui l'accompagnait. Son déferrement devant le procureur de la République avait donc été décidé, mais après un trajet "calme", il avait infligé "un violent coup de boule" à un militaire devant le tribunal judiciaire de Quimper.

Un passé traumatique et des troubles psychiatriques

Originaire d'Arménie, cet homme de 32 ans traîne derrière lui un lourd passé. À l’audience, il explique ne se souvenir de rien de ces moments de violence. "C’est flou, je n’étais pas dans mon état normal", a-t-il déclaré devant la cour. Depuis plus de vingt ans, il est suivi pour des troubles psychologiques, qu’il attribue à son service militaire dans le Haut-Karabakh, une région déchirée par des conflits entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Malgré ses antécédents psychiatriques, le restaurateur admet pleinement les faits, même s'il affirme n’avoir eu aucune conscience de ses actions sur le moment. Le médecin qui l'a examiné évoque des "éléments post-traumatiques", mais souligne qu'il n'a pas de comportements délirants ou d'hallucinations. Il souffre cependant d'une dépression, exacerbée par son passé.

Des réquisitions alourdies en appel

En première instance, le tribunal correctionnel de Quimper l’avait condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis probatoire. Mais, face à la gravité des faits, le parquet général de la cour d'appel de Rennes a réclamé une peine plus sévère : quatre ans de prison, dont un avec sursis. L'avocat de l’accusé, Me Thibauld Ehret, a dénoncé une décision "totalement disproportionnée", arguant que son client souffre d’une "décompensation" liée à ses expériences militaires traumatisantes.

Le verdict de la cour d'appel est désormais attendu dans les semaines à venir.

Avec Claire Besnard de PressPepper

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