Face à la flambée du prix de la farine, pas question d'augmenter la baguette d'un centime. Jean-Baptiste Abgrall a donc trouvé la solution pour prendre soin du porte-monnaie de ses clients : le boulanger de Locmaria-Plouzané vendra désormais son pain sans emballage papier.
Des baguettes de pain sans emballage papier, c'est l'alternative que ce boulanger de Locmaria-Plouzané a choisi pour ne pas répercuter la hausse du prix de la farine sur le porte-monnaie de sa clientèle.
En quelques mois, la tonne de farine a flambé, passant de 45 à 90 euros. Le papier a augmenté lui aussi de 20%. Pas question pour Jean-Baptiste Abgrall de vendre sa baguette plus chère. "La conjoncture que l'on vit, qu'elle soit sociale ou économique, est compliquée pour tout le monde" observe le boulanger finistérien qui, en plus de l'augmentation des matières premières, doit également composer avec celle du prix de l'énergie.
"Autant ne pas en rajouter"
Jean-Baptiste Abgrall utilise entre huit à dix tonnes de farine par mois pour fabriquer son pain. Il a rapidement fait son calcul. "Pour une baguette, cela aurait représenté un centime d'augmentation. Un emballage par pain coûte un centime. Donc j'ai fait le choix de supprimer le papier car les gens ont en marre de voir que tout augmente. Autant ne pas en rajouter".
La farine constitue l'ingrédient principal dans la fabrication du pain, avec l'eau et le sel. "La levure, je peux m'en passer, assure le boulanger. Je reviens de plus en plus aux sources, à savoir des longues fermentations". Il rappelle aussi que "dans les années 70, le pain était vendu sans papier. On s'était un petit peu embourgeoisé avec ce morceau de papier qui évitait de mettre des miettes dans la voiture et qui, au final, terminait à la poubelle. D'un point de vue écologique, c'est pas plus mal de ne plus l'utiliser".
Du côté des clients qui ressortent de la boulangerie avec du pain sans emballage, les réactions sont plutôt positives. "C'est très bien pour la planète et notre porte-monnaie" dit cette femme. Une autre n'y voit "aucun souci côté hygiène. Pourquoi devrait-il être emballé puisqu'il arrive directement du fournil ?" interroge-t-elle. "C'est une bonne idée, remarque cet homme venu chercher ses baguettes un sac à la main. Moins de gaspillage de papier, c'est très bien comme ça".