Auréolées de leur titre de championnes de France et de vice-championnes d'Europe, les joueuses du Brest Bretagne Handball préparent la prochaine saison. Avec, à la tête de l'équipe, un nouvel entraîneur. A 37 ans, Pablo Morel a signé pour trois ans avec le club finistérien. Rencontre.
Les joueuses du Brest Bretagne Handball ont retrouvé le chemin de l'entraînement, ce mercredi, après de courtes vacances. Cette reprise est marquée du sceau du changement avec, à la tête de l'équipe, un nouvel entraîneur : Pablo Morel. "C'est un honneur pour moi d'être à Brest" dit celui qui a signé pour trois saisons avec le club champion de France et vice-champion d'Europe.
Brest, il a déjà pu en goûter la pugnacité lors de cette demi-finale de la Coupe de France en 2019. A l'époque, c'est dans le camp adverse qu'il se trouve avec Celles-sur-Belle qui perd le match de trois points.
A 37 ans, Pablo Morel endosse le maillot noir et rose des Rebelles finistériennes, "pour écrire une nouvelle page" de l'histoire d'un club qui entre dans sa dixième année d'existence.
Dans quel état d'esprit abordez-vous cette première saison avec le Brest Bretagne Handball ?
J'arrive à Brest avec un grand enthousiasme, dans un club qui devient une institution du hand féminin non seulement en France mais aussi en Europe. Je vais amener ma vision des choses, faire un mix entre l'expérience de ces joueuses qui ont trouvé le chemin vers la victoire et les performances et mon envie d'écrire une nouvelle page. Je suis quelqu'un de sensible au travail d'équipe, à la notion de solidarité et d'abnégation. C'est central dans tout projet sportif. Je vais aussi écouter, apprendre à découvrir et voir ce qui nous correspond le mieux.
Laurent Bezeau, qui a entraîné l'équipe pendant dix ans, a marqué le club de son empreinte. Il part après un titre de championnes de France cette année et une finale de Ligue des champions, comment entendez-vous gérer cet "héritage" ?
Déjà, je veux dire que j'ai été supporteur de la belle épopée de la saison dernière, avec des joueuses que l'on a vu s'épanouir et prendre des responsabilités. Mais ce n'était pas mon équipe. Nous ne sommes pas ici dans une idée de passation de pouvoir ni de comparaison. Il faut respecter ce qui a été fait avant, s'en inspirer mais il faut aussi comprendre qu'il s'agit d'une nouvelle ère, différente, avec des personnes différentes. Le recrutement mise également sur les forces en interne avec des jeunes joueuses issues du centre de formation qui vont arriver doucement vers le haut niveau. La formation, c'est une de mes fibres, ça me plaît bien.
Je suis un entraîneur passionné. J'espère transmettre cette passion et la partager avec le plus grand nombre
Est-ce qu'il y a un style Pablo Morel ?
Oh, je ne sais pas trop comment répondre à cette question. Ce sera plutôt à vous de me le dire pendant la saison. Je sais que je suis un entraîneur passionné, j'adore ce sport. J'aime être à l'écoute et j'espère être suffisamment fédérateur pour transmettre cette passion et la partager avec le plus grand nombre.
Vous avez signé avec le BBH pour trois ans. Pouvez-vous nous dire ce qui a motivé votre décision ?
C'est un projet que j'ambitionnais et je dois dire que, quand le club m'a contacté, j'ai trouvé cela à la fois rassurant et flatteur. Je me suis vite aperçu que nous avions le pied dans la même direction. J'ai apprécié la vision claire des dirigeants qui souhaitaient un jeune entraîneur, leur volonté que je progresse à l'intérieur du projet BBH. C'est un costume dans lequel je pouvais rentrer. Il est en cohérence avec mon parcours.
L'objectif de la saison est clair : remporter des titres nationaux et stabiliser le club à l'échelon européen
Quels sont les objectifs pour la saison prochaine ?
Le goût de la victoire est enivrant. Au BBH, l'ambition est là et importante. L'objectif clair est de remporter des titres nationaux. En Ligue des champions, nous allons continuer sur la lancée pour stabiliser le club à l'échelon européen et faire en sorte qu'il reste un fort représentant du handball français. Le rythme des matchs sera éreintant, nous le savons, mais c'est extrêmement stimulant et enrichissant.
Le groupe n'est pas au complet pour cette reprise des entraînements. Cinq joueuses participent aux JO de Tokyo avec l'équipe de France (Coatanéa, Darleux, Niakaté, Lassource et Foppa). Dans ces conditions, comment bâtir une dynamique ?
La reprise va être progressive et je vais d'abord créer une dynamique avec celles qui sont présentes. Nous allons procéder par palier. Quand les internationales reviendront, nous adapterons leur charge car elles vont arriver fatiguées. Même si elles sont déjà sur un rythme de compétition, nous devrons gérer le collectif et tous les aspects physiques qui en découleront. Les internationales n'auront pas eu d'arrêt depuis quasiment deux ans et ne vont pas s'arrêter avant la trêve estivale puisque les Mondiaux auront lieu en décembre. Ce sont des paramètres à prendre en considération dans la préparation de la saison.
Quelles sont les échéances avant le retour en championnat ?
Nous avons des matchs amicaux à notre agenda. Nous jouerons contre Saint-Maur, une équipe de division 2 qui vise la montée, le 4 août à l'Arena, à Brest. Puis nous irons à Rennes, le 13 août, pour un match contre Chambray. Ces deux rencontres se feront sans les internationales. Ensuite, fin août, nous participerons au challenge Caraty avec Nantes, Paris 92 et l'équipe allemande de Metzingen. Enfin, le 2 septembre, nous retrouverons à nouveau Paris 92 pour un match qui se jouera à Rennes.