C'est le premier hiver pour Amélie et Etienne, les locataires de l'île de Quéménès, dans l'archipel de Molène. Le rythme de vie dans la ferme s'est adouci et laisse du temps pour d'autres tâches, alors qu'aucune grosse tempête, pour l'instant, est venue troubler la vie sur l'île.
C’est un petit bout de terre et de galets, de 300 mètres de large sur 1300 de long. 26 hectares au cœur de l’archipel de Molène, acquis il y a 15 ans par le Conservatoire du Littoral, à 9km du port du Conquet. A la fin de l’hiver 2018, Amélie Goosens et Etienne Menguy y ont débarqué, choisis parmi une quarantaine de candidats pour en devenir les nouveaux locataires.
Ces jeunes trentenaires se sont rencontrés pendant leurs études d’ingénieur à Epinal dans les Vosges. Salariés en Bretagne, ils s’étaient promis au nouvel an 2017 du changement … L’île de Quéménès leur a offert bien davantage qu’un renouveau professionnel : « une nouvelle vie tout court » comme le résume Amélie.
Depuis, ils apprivoisent les missions que leur ont confié le conservatoire : l’entretien et la valorisation de l’île, de son patrimoine naturel et bâti ainsi que l’accueil du public. Les voilà désormais agriculteurs, à la tête d’une ferme biologique. Outre les pommes de terre, l’ail, l’oignon, les échalotes, ils élèvent des poules, des brebis…
Le premier hiver
Après un été très occupé par l’accueil d’hôtes, d’avril à novembre, c’est leur premier hiver sur l’île. Une période de tranquillité qui permet à Amélie de combler les retards administratifs, et à Etienne de préparer les champs. Les deux maçons présents pendant la semaine rénovent la maison d’habitation.
Autour de la table qu’ils partagent tous les quatre, la météo s’invite souvent dans les conversations. Elle donne le tempo de la vie sur l’île et des déplacements vers le continent. Pour l’instant, pas de grosses tempêtes qui les aient bloqués plusieurs jours, que de petits coups de vents, en avant-goût de ce qui peut les attendre.
"On ne se sent pas vraiment isolés, maintenant avec les réseaux sociaux, on parvient à partager notre quotidien avec nos proches"
En hiver, ce sont les panneaux solaires qui fournissent l’énergie nécessaire à la vie de la ferme. L’éolienne est couchée par précaution pour éviter qu’elle ne s’abîme. Bref une vie au rythme de la nature, en cohérence avec les saisons, voilà dont rêvait ce jeune couple… Ils semblent avoir trouvé leur juste place.