Faute inexcusable du ministère des Armées. Ainsi en a décidé le tribunal judiciaire de Brest ce jeudi 2 juin pour la leucémie d'un ancien électronicien de la base de l'Ile Longue. Le salarié a été exposé durant plus de 30 ans aux rayonnements de têtes nucléaires.
L'Etat a été condamné ce jeudi 32 juin pour faute inexcusable dans l'affaire d'un ancien ouvrier de DCN (désormais Naval Group) tombé malade après avoir travaillé pendant plus de 30 ans près des têtes nucléaires des sous-marins de l'Ile Longue, a annoncé l'association Henri Pézerat.
"Ce jugement est d'une importance décisive dans la reconnaissance par la justice des graves préjudices subis par les travailleurs irradiés de l'Ile Longue", se félicite dans un communiqué cette association de soutien aux victimes.
Faute inexcusable du ministère des Armées
Le tribunal judiciaire de Brest a condamné la Direction des constructions navales (DCN), détenue à 100% par l'Etat à l'époque des faits, pour faute inexcusable dans la survenance d'une myélodysplasie, une forme de leucémie, chez un ancien électronicien de la base de l'Ile Longue, exposé durant son activité professionnelle, entre 1980 et 2011, aux rayonnements de têtes nucléaires.
L'ancien ouvrier "a été exposé sans protection individuelle ou collective adaptée durant une trentaine d'années d'activité professionnelle à plusieurs agents cancérigènes entrés en synergie les uns avec les autres, et notamment des rayonnements neutroniques. Les plus dangereux", indique l'association.
D'autres dossiers en instruction
Le tribunal a ordonné la majoration à son maximum de la rente versée à l'ancien ouvrier dont la maladie a été reconnue professionnelle il y a un an, selon l'association, qui ajoute que d'autres dossiers sont en instruction pour reconnaissance en maladie professionnelle.
Le ministère des Armées déjà condamné pour faute inexcusable à l'Ile Longue
Ce n'est pas la première fois que la faute inexcusable du ministère des Armées est reconnue par la justice dans des dossiers similaires concernant d'anciens techniciens de la base nucléaire.
Ce jugement intervient à la veille de l'entrée en service à Brest du premier sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) français de nouvelle génération, le Suffren, en présence du nouveau ministre des Armées Sébastien Lecornu.