Les vacances de Monsieur Jadot en Bretagne prennent une tournure studieuse. Le député européen écologiste a rejoint, ce matin, les opposants à la centrale à gaz de Landivisiau.
Mieux qu'un cahier de vacances : le terrain ! Yannick Jadot profite de son séjour en Bretagne pour faire le tour des dossiers "brûlants". Après la plage du Valais et les algues vertes, la semaine dernière en baie de Saint-Brieuc, l'eurodéputé Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV) a rallié, ce matin, le site de la centrale à gaz de Landivisiau.
"Un projet inutile"
Accueilli par les opposants au projet, Yannick Jadot en appelle "au bon sens de l'Etat. Ce projet, dit-il, ne répond pas à une demande d'électricité. Il participe au dérèglement climatique, aux pollutions locales. Il faut l'arrêter".
La centrale à gaz de Landivisiau est l'un des volets phares du Pacte électrique breton signé en 2010. Objectif : réduire la dépendance énergétique de la région et éviter le black-out quand surviennent des pics de consommation. "Le black-out, explique Yves Edern, vice-président du GESPER (Groupe d'étude et de soutien pour l'énergie régionale), c'est l'ennui maximal. Dire "il n'y en a pas eu" pour justifier l'arrêt de cette centrale, c'est une sacrée démonstration par l'absurde. Nous, on veut éviter le black-out, alors on s'en donne les moyens".
C'est le groupe Total qui va exploiter la centrale de Landivisiau. Les travaux sur le site ont commencé en janvier dernier, marqués par une montée de la contestation sur place. "Ce que l'on construit là, c'est une rente d'argent public pour Total, dénonce Yannick Jadot. Ce que nous voulons, c'est que l'Etat investisse dans l'isolation des logements, dans les énergies renouvelables, dans l'interconnexion électrique avec les îles britanniques".
La centrale a pris du retard à l'allumage car les opposants ont déposé de nombreux recours en justice pour stopper le projet. Bien qu'ils aient été déboutés, ils ne baissent pas les bras et viennent à nouveau de saisir le Conseil d'Etat.
"L'ensemble des procédures juridiques et administratives ont eu lieu, souligne Yves Edern. Les responsables politiques comme Yannick Jadot devraient prendre cet élément en considération. On est dans un Etat de droit, ajoute le représentant du GESPER. Le droit a parlé. L'affaire est close".
L'eurodéputé EELV rétorque que "les militants, les habitants ne veulent qu'une chose : conserver leur qualité de vie. Les recours continueront".