Alors que la préfecture avait interdit la manifestation, en raison d'un parcours passant trop près du site, quelque centaines d'opposants à la centrale à gaz de Landivisiau se sont retrouvés dans la ville et se sont couchés à même le sol.
Elles étaient quelque 250 personnes selon la préfecture, 400 selon les organisateurs, ce samedi après-midi à manifester une nouvelle fois leur opposition à la centrale à gaz de Landivisiau, et défendre le droit de manifester, à l'appel du Collectif "Landivisiau doit dire non à la centrale". Les manifestants se sont rassemblés dans le centre ville devant la mairie et ont défilé une heure avant de se coucher à même le sol. Pour eux il s'agissait de "montrer (leur) indignation face aux mesures liberticides et à l'inaction du gouvernement en matière de protection de l'environnement" et de rappeler qu"Il est urgent d'arrêter tous les grands projets inutiles et polluants qui mettent en danger notre environnement et notre santé." Une partie des manifestants, "environ 150, sont venus à un point d'entrée interdit dans le périmètre", mais il n'y a pas eu d'incident, a indiqué la préfecture.
Manifestation interdite
La manifestation initialement prévue, avait été interdite par la préfecture ce vendredi en raison d'un parcours passant trop près du site de la centrale à gaz de Landivisiau et "des troubles graves à l’ordre public lors de la précédente manifestation, le 23 février 2019" expliquait le communiqué de la préfecture.
Pour un débat contradictoire
"On est depuis le mois de février dans une très grosse répression et intimidation à Landivisiau", a affirmé Florent Laot, l'un des membres du collectif Landivisiau dit non à la centrale, à l'AFP évoquant "un contexte national d'interdiction de manifester" avec "plusieurs gardes à vue de manifestants". "On nous empêche de développer nos arguments. Cela fait des années qu'on demande à Mme le maire (Laurence Claisse, DVD, NDLR) un débat contradictoire" sur le projet, a ajouté le militant.
Chantier démarré au mois de janvier
Les opposants à la centrale demandent l'abandon du projet de centrale au gaz et manifestent régulièrement depuis fin janvier et l'arrivée des premiers engins de chantier sur le site. A plusieurs reprises, ils ont empêché les ouvriers sur place de travailler. La cour administrative de Nantes doit se prononcer en juin sur un recours de l'association écologiste "Force cinq" contre l'autorisation ministérielle au projet, selon le collectif.
Projet phare du Pacte électrique breton
Dépourvue de centrale nucléaire, la Bretagne ne produit qu'environ 10% à 15% du courant qui y est consommé et importe l'essentiel des régions voisines. Pour remédier à cette situation, un Pacte électrique breton conclu en 2010 prévoyait de nouvelles sources de production d'électricité, dont la future centrale de Landivisiau, de 400 mégawatts, portée par Direct Énergie. Le projet a cependant pris beaucoup de retard: initialement la centrale devait être mise en service à l'hiver 2016-2017.