Gilles Grannec, un commissaire-priseur, a été poignardé à plusieurs reprises mardi 29 août dans un immeuble brestois. Le principal suspect qui a appelé la police pour se dénoncer, a réitéré ses aveux tout au long de la garde à vue. Ses motivations restent pour le moment inconnues. Il a été mis en examen pour meurtre sur officier public et ministériel, puis écroué.
Tout s'est passé en un instant ce mardi 29 août au matin. Gilles Grannec, un commissaire-priseur de 55 ans, s'est fait poignarder à plusieurs reprises alors qu'il venait expertiser un tableau. Une voisine appelle la police pour signaler des bruits suspects entendus à 10h13. Quelques minutes plus tard, à 10h27, un homme appelle le commissariat de Police pour se dénoncer. "Lors de son appel, le suspect semblait calme, précise Camille Miansoni, le Procureur de la République de Brest. À tel point que les agents ont pensé à un canular."
"Lors de sa garde à vue, le suspect a reconnu être l'auteur des faits, continue le Procureur. En revanche, il n'a fourni aucun mobile, aucune explication rationnelle pour expliquer son passage à l'acte." L'homme vit seul et il prétend être en état dépressif même s'il n'avait pas d'antécédent ou de suivi psychiatrique. Il a été mis en examen pour meurtre sur officier public ou ministériel. Il encourt la réclusion à perpétuité.
Les deux hommes ne se connaissaient pas
Pour le moment, aucun élément ne permet de dire s'il y a eu préméditation. La suite de l'enquête devra permettre de "déterminer ce qui a conduit le suspect à son passage à l'acte". A priori, il n'existait pas de contentieux entre les deux hommes. Ils ne se connaissaient pas et il n'y a pas eu de signe de dispute entre eux avant son passage à l'acte. Gilles Grannec n'était pas là pour saisir le tableau, mais pour l'expertiser. "Le tableau valait entre 500 et 800 euros."
Un couteau à cran d'arrêt a été retrouvé dans l'évier de la cuisine de l'appartement. Le suspect a frappé à de multiples reprises la victime.
Un suspect proche de l'extrême droite ?
Le suspect, Philippe P., dont l'identité a été confirmée à l'AFP par une source proche du dossier, avait été victime d'un jet d'ammoniaque par des militants antifascistes qui dénonçaient son appartenance à l'extrême droite, lors d'une conférence à l'université de Rennes-2 en 2014.
Sur internet, il se dit né à Nice d'un père breton et d'une mère née à Madagascar, ancien élève d’HEC (promotion 1982), parlant sept langues et féru d'histoire.
Quentin Cézard avec Muriel le Morvan et l'AFP.