Mort de Nahel. “On va vivre des semaines compliquées”. À Brest la tension s'installe dans les quartiers

Voitures fracassées, commerces vandalisés, mairie et commissariat de quartier dégradés, Brest a subi une nouvelle nuit de violence suite au décès du jeune Nahel tué par un policier à Nanterre. Ce 30 juin, le responsable de la maison du quartier de Bellevue donne le pouls de la jeunesse brestoise.

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“Ce qui est très perturbant, c’est que ce sont des très jeunes qui commettent ces dégradations” confie le directeur de la maison de quartier Bellevue à Brest. Ce vendredi 30 juin, Jean-Philippe Demolder constate les dégâts après une nouvelle nuit de heurts suite au décès du jeune Nahel tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre.

Dégradations contre le commissariat, la mairie et le collège

À Brest, cette troisième soirée de violence a débuté dans le centre-ville puis s’est propagée dans le quartier de Bellevue. “Le collège, la mairie annexe et le commissariat ont subi des dégradations” assure celui qui dirige depuis 2006 l’association d’éducation populaire.

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Violences urbaines à Brest dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin. ©Mathieu Herry/FTV

“J’ai vécu les émeutes de 2005, cela s’en rapproche” analyse Jean-Philippe Demolder. “Les jeunes réagissent mais il y a aussi d'autres prétextes. Quand ils pillent des magasins, cela n’a rien à voir avec le jeune Nahel”.

Ce qui m’inquiète c’est qu’ils sont très jeunes, entre 12 et 15 ans pour la plupart.

Jean-Philippe Demolder. Directeur de la maison de quartier Bellevue-Kérinou

“Ce qui m’inquiète c’est qu’ils sont très jeunes, entre 12 et 15 ans pour la plupart et qu’ils sont hors des radars” glisse le responsable de la maison de quartier. Ces quelques dizaines de jeunes se déplacent par petits groupes. Ils communiquent par messagerie téléphonique et sont très mobiles. “On parle de jeunes qui sont déjà dans des trafics, loin des interventions de nos animateurs de rues. Nous n’avons pas de marge de manœuvre pour intervenir” regrette Jean-Philippe Demolder. “Ces jeunes sont suivis par la prévention spécialisée, nos éducateurs ne les croisent pas”.

Cela risque de durer plusieurs semaines.

Jean-Philippe Demolder, président de la maison de quartier de Bellevue-Kérinou à Brest

“Cela risque de durer plusieurs semaines” souffle celui qui vit au cœur de quartier de Bellevue. “Les images tournent en boucle sur les téléphones, et via les chaînes d’infos en continu, cela alimente la colère via les réseaux sociaux”.

Une baisse des aides pour la maison de quartier

Alors que la colère s'embrase dans le quartier. Le moral de son équipe n’est pas au beau fixe. “Nous devons licencier trois travailleurs sociaux. Le département a supprimé des aides en direction des publics les plus fragiles, ceux qui percevaient le RSA”. Une décision qui fait boule de neige. L’équipe se réduit, les interventions vers les personnes les plus fragiles disparaissent. La maison de quartier poursuit son travail de terrain mais ne peut pas répondre à tous les problèmes du quartier.

“Les décideurs publics doivent travailler en profondeur sur les grandes actions à mettre en place, certaines décisions ne nous aident pas” regrette celui qui est à la tête de la structure de cohésion sociale de ce quartier de Brest qui connaît un embrasement violent depuis le décès de Nahel, 17 ans, tué par le tir d’un policier le 27 juin 2023 à Nanterre.

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