Des incidents ont eu lieu ce mercredi soir à Brest et dans une moindre mesure à Rennes, à la suite de la mort de Nahel à Nanterre, le mardi 27 juin. Ce jeune homme de 17 ans a été tué par un policier lors d'un contrôle routier.
D'importants incidents ont eu lieu à Brest, dans plusieurs lieux de la ville, après la mort de Nahel.
Après quelques premiers feux de poubelles et de trois véhicules dans différents quartiers, la situation s’est envenimée à partir d'une heure du matin, notamment dans le quartier de Pontanézen.
Une cinquantaine de jeunes se sont violemment opposés à l'intervention des pompiers qui intervenaient sous escorte de la police.
Les manifestants ont ensuite tenté d'incendier des bâtiments publics : la mairie annexe du quartier et les locaux administratifs de Brest Métropole Habitat (BMH).
D’après la préfecture du Finistère, "l e bilan fait état de 14 véhicules calcinés dont 6 dans la concession Fiat, à proximité du magasin Biocoop très gravement endommagé par un feu de façade qui s'est propagé à l'intérieur du bâtiment et n'a pu être totalement éteint que ce matin à 8 heures".
Une enquête est en cours sous l’autorité du procureur de la République de Brest pour établir les responsabilités des auteurs des violences commises.
Philippe Mahé, préfet du Finistère " condamne très fermement ces faits inadmissibles s’agissant de destructions ou de tentatives de destruction, tant de biens publics que privés".
Ce matin, le maire de Brest François Cuillandre s’est rendu sur place à Pontanézen pour constater les dégâts et rencontrer les habitants.
A Rennes, une manifestation et quelques tensions en fin de soirée
En Ille-et-Vilaine, les pompiers ont dû intervenir à 18 reprises dans la soirée.
À Rennes, environ 350 personnes ont manifesté mercredi en début de soirée dans les rues du centre-ville.
Vers 21 heures, elles se sont dirigées vers le commissariat de la Tour d’Auvergne en scandant des slogans anti-police et collant des affiches sur lesquelles était écrit "Du sang sur leurs mains, Justice pour Nahel".
Là-bas, un dispositif policier les attendait mais n’est pas intervenu. Les manifestants ont continué à scander "Flics, violeurs, assassins" quelques minutes avant de repartir. Aucun incident n’est à déplorer.
Les manifestants se sont ensuite rendus vers la place Sainte-Anne où un grand feu de poubelle a été allumé.
Après quelques dizaines de minutes, les CRS sont intervenus pour disperser la foule, en lançant des grenades assourdissantes et lacrymogènes.
Emmanuel Berthier, préfet d'Ille-et-Vilaine, a condamné "fermement" les dégradations commises à Rennes, notamment "les tirs de projectiles et de mortier sur les forces de l'ordre".
Il appelle "au calme et à l'apaisement pour les prochains jours".
Dans toute la France
Des tensions et affrontements ont éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi dans tout le pays, offrant ce jeudi matin des "scènes de désolation".
De nombreux bâtiments publics ont été visés en régions.
Beaucoup de maires confient leur "incompréhension" après les échauffourées.
Emmanuel Macron a dénoncé jeudi des "scènes de violences contre les institutions et la République injustifiables", lors d' une réunion d'une cellule de crise au ministère de l'Intérieur.