Mort de Nahel à Nanterre : le policier mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire

Suite à la mort de Nahel, un automobiliste de 17 ans tué par un tir mardi lors d’un contrôle de police, le policier soupçonné d'avoir tué le jeune Nahel mardi à Nanterre (Hauts-de-Seine) a été mis en examen pour homicide volontaire. Il a été placé en détention provisoire.

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Alors que la mort de Nahel, 17 ans, a provoqué une nouvelle nuit de tensions en région parisienne, le parquet de Nanterre a annoncé dans un communiqué la mise en examen du policier soupçonné d'avoir tué l'adolescent. Ce motard de police de 38 ans a été placé en détention à la prison de la Santé, dans le 14e arrondissement de Paris, à l'isolement.

Plus tôt ce jeudi, le procureur de la République de Nanterre, Pascal Prache, avait annoncé devant la presse l’ouverture d'une information judiciaire pour homicide volontaire contre le policier. "Le parquet considère que les conditions légales d'usage de l'arme (par le policier) ne sont pas réunies", avait déclaré le magistrat. 

"Au regard des faits et de la nécessité de préserver les investigations, le parquet a requis son placement en détention provisoire", avait souligné Pascal Prache en conférence de presse. Le procureur de Nanterre avait aussi précisé que le motard de police était présenté devant deux juges d'instruction aux fins de mise en examen.

Le magistrat avait également détaillé les circonstances du drame, après avoir entendu les deux policiers "à plusieurs reprises". Des vidéos de surveillance et des vidéos amateurs diffusées sur les réseaux sociaux ont également été exploitées.

D’après les premiers éléments de l'enquête, les deux policiers à moto ont voulu contrôler la voiture qui circulait à vive allure "sur une voie de bus" à Nanterre. Les fonctionnaires ont fait signe au conducteur de s'arrêter à un feu rouge, mais celui-ci a redémarré, selon la description de Pascal Prache.

Le policier va être suspendu administrativement

La voiture "a poursuivi sa route" suivi par les deux motards, avant de se retrouver coincée dans les embouteillages, toujours d’après le procureur. Les deux policiers ont alors mis pied à terre et "crié au conducteur de s'arrêter" en se positionnant "sur le côté gauche" de la voiture, "l'un au niveau de la portière du conducteur, l'autre près de l'aile avant gauche".

Au cours des auditions, les policiers ont déclaré "avoir tous deux sorti leur arme" et les avoir "pointées sur le conducteur pour le dissuader de redémarrer", a raconté Pascal Prache. "Au moment où le véhicule a redémarré, le policier situé près de l'aile du véhicule a tiré une fois sur le conducteur", le touchant mortellement. 

De son côté, le syndicat Unité SGP a appelé ce jeudi au respect de la présomption d'innocence du policier. "Les mots du procureur, malheureusement, on s'y attendait. Ce ne sont que des réquisitions, c'est le juge qui décidera si ce sera suivi d'effets. N'importe qui a le droit à la présomption d'innocence et ce qui se passe aujourd'hui, ce n'est pas seulement la question de la procédure de l'enquête ou des réquisitions du procureur, mais la condamnation ferme et abjecte de personnes qui interviennent à longueur de temps pour dire que notre collègue est un assassin", a réagi Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat, sur franceinfo.

Le policier auteur du tir mortel sur Nahel va par ailleurs être suspendu, a annoncé ce jeudi Gérald Darmanin. "J'ai demandé au préfet de police de suspendre administrativement le policier", a indiqué le ministre de l'Intérieur, en déplacement à Mons-en-Baroeul (Nord) au lendemain d'une nuit de violences.

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