Suite à la mort de Nahel le 27 juin 2023 durant un contrôle policier, un influenceur de 20 ans a incité, à Brest, aux émeutes sur les réseaux sociaux. Plusieurs violences urbaines ont alors éclaté les jours suivants dans la ville du Ponant. Ce lundi, le jeune homme a été condamné à douze mois de prison avec sursis.
Plus de six mois après les faits qui lui sont reprochés, un jeune homme de 20 ans, présenté comme un "influenceur" de TikTok, a été condamné à douze mois de prison avec sursis. Un sursis probatoire assorti d'une obligation de réaliser 240 heures de travail d'intérêt général.
"Appel à tous les frères. Ce soir, on se rassemble tous. On va faire du sale à tous ces fils de putes de keufs."
Le 29 juin 2023, après la mort de Nahel, tué lors d'un contrôle policier à Nanterre (Hauts-de-Seine), le prévenu, de nationalité centrafricaine et résidant à Brest, avait lancé un appel aux émeutes dans des vidéos diffusées sur Telegram et Snapchat.
"Appel à tous les frères. Ce soir, on se rassemble tous. On va faire du sale à tous ces fils de putes de keufs." Une incitation aux émeutes qui a entraîné plusieurs violences urbaines dans la ville de Brest. Il était également soupçonné par les policiers de "coordonner les émeutiers de Brest" via une boucle Telegram nommée "Emeutes Brest".
Repéré dans un supermarché dévalisé pendant une nuit de violences
À la barre, le jeune homme explique avoir fait les vidéos "parce qu'on m'a demandé de les faire". Avec 53 000 sur son compte TikTok crée en 2020 où il publie régulièrement des vidéos de football, il gagne environ 200 euros par mois. C'est cette "notoriété" qui l'a poussé à proposer ses services pendant les violences urbaines.
Lors de sa garde à vue après son arrestation, il avait affirmé au policier que le but de sa démarche était "qu'il y ait des affrontements au mortier avec les forces de l'ordre, mais sans pillage". Un discours contradictoire avec son arrestation puisqu'il a été repéré sur les caméras de vidéosurveillance d'un supermarché dévalisé lors d'une nuit d'émeutes.
"Vous crachez sur les policiers, sur la République."
Durant le jugement ce lundi, le jeune prévenu tente à nouveau de se justifier, en expliquant que "les mortiers, c'était pour une incantation à la justice pour se faire entendre", avant d'évoquer "les jeunes des quartiers", tués par des "bavures policières".
"Vous crachez sur les policiers, sur la République", lui lance la procureure qui requiert deux ans de prison ferme. De son côté, l'avocat du suspect, M. Florent Bouvier, affirme que son client "n'est pas un délinquant", mais plutôt "quelqu'un de tranquille qui s'est fait emporter voire manipuler".
Un titre de séjour en suspens
Depuis le mois de juin, le jeune garçon de 20 ans est dans l'attente d'un titre de séjour pour pouvoir travailler. Casier judiciaire vierge, il avait fui son pays, en pleine guerre civile, à l'âge de 9 ans.
Le président lui a fait remarquer qu'avec une "condamnation judiciaire, il sera difficile d'obtenir un titre de séjour" tout en lui reprochant de "cracher dans la soupe".