Depuis 20 ans, des chercheurs d'Ifremer scrutent l'évolution des micro-algues marines en Atlantique Nord-Est. Ils constatent notamment que la quantité de plancton est en baisse dans la Manche et stable dans le Golfe de Gascogne tout en détectant aussi des phénomènes plus limités dans le temps.
"On utilise les données de la couleur de l'eau obtenue par les satellites de la NASA ou de l'agence nationale européenne, pour composer tous les jours un indicateur qui vient de cette couleur, qui est le pigment chlorophyllien qui a la propriété d'absorber le bleu. A partir de cette propriété là, on peut en déduire la concentration dans l'eau de pigments chlorophylliens qui est un indicateur de la quantité de la biomasse de phytoplanctons." explique Francis Gohin, chercheur à l'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (Ifremer).Chaque nuit, son ordinateur récupère les données des satellites ce qui lui permet de produire des cartes. Avec une équipe de chercheurs néerlandais, ils viennent de publier un article dans la revue Science Direct (en anglais) sur ce travail d'observation mené depuis 20 ans.
Le plancton, le début de la chaîne alimentaire
Le plancton est bien présent relève Francis Gohin. "Plus il y en a, mieux c'est. C'est le début de la chaîne alimentaire, c'est l'équivalent, en mer, des herbes des prairies.""Quand il y en a trop (comme les algues vertes) cela peut poser des problèmes notamment lorsque cela se dégrade." souligne-t-il. Cet excès se nomme l'eutrophisation. Le travail de cartographie, plus des relevés sur le terrain participent à l'évaluation de la bonne santé des océans et à évaluer ce risque d'eutrophisation.