Activités suspectes en pleine mer, détection des pollutions ou analyse de phénomènes climatiques, Vigisat occupe depuis Plouzané un rôle majeur lorsqu'il s'agit de l'observation des eaux en Europe.
"Le nombre de pollutions observées a été divisé par deux en dix ans. Cela veut dire que la mise en place d'un service de surveillance maritime par satellite a fini par créer une sorte de dissuasion. Les navires savent qu'ils sont observés depuis l'espace et ça a modifié leur comportement." Vincent Kerbaol, directeur du site CLS à Plouzané fait le bilan de l'activité de Vigisat, qui célèbre cette année ses dix ans.
Depuis le technopôle de Brest-Iroise basé à Plouzané, une quarantaine de personnes se relaie pour analyser les images des côtes européennes envoyées par six satellites. La connexion se fait grâce à un grand dôme blanc de 6 mètre sur 10, la principale antenne d'observation satellite de l'espace en Europe. Grâce à une image grand champ de 500 km sur 300 km et à sa précision, la moindre anomalie est détectable à la surface. Les eaux européennes sont ainsi surveillées à 80 %.
Cinq personnes de Vigisat travaillent justement 24h/24h, attentives aux icebergs qui pourraient se trouver sur le chemin des skippers pendant les grandes courses au large, ou encore aux pollutions aux hydrocarbures. C'est notamment Vigisat qui a permis d'évaluer l'ampleur des dégâts causés par le Grande America, en mars dernier.
20 minutes pour analyser les images
Les images sont analysées pendant 20 minutes puis leur décrypage est transmis aux clients comme l'Agence européenne pour la sécurité maritime (EMSA). Les eaux européennes sont passées à la loupe. Contrôle des pêches, trafics illicites d'objets ou d'êtres humains font aussi partie des missions de Vigisat.
VIGISAT, en quelques chiffres
Vigisat a vu le jour en 2009 sur le technopôle de Brest-Iroise, il s'agit alors de la première et unique station civile de réception d’images satellites radar haute résolution en Europe.
6
satellites transmettent leurs données à Vigisat chaque jour.10 600
rapports de pollution ont été envoyés à l’Agence Européenne de Sécurité Maritime par les opérateurs de Vigisat.