Plus de 600 personnes manifestent pour soutenir la pêche bretonne, fragilisée par l'inflation et le plan de sortie de flotte

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À Pont-l'Abbé, dans le Finistère, près de 600 personnes se sont rassemblées pour défendre la filière pêche, menacée par l'augmentation des prix du carburants et par le Brexit. ©France Télévisions - Bleuenn Le Borgne

À Pont-l'Abbé, dans le Finistère, plus de 600 personnes se sont rassemblées en soutien de la filière de la pêche en Bretagne, fragilisée par l'inflation et surtout par le plan de sortie de flotte.

Ils étaient environ 650 à manifester ce samedi 25 février 2023, à Pont-l'Abbé, pour soutenir les pêcheurs du Pays Bigouden.

La plupart des manifestants ont partagé leur tristesse de voir les bateaux envoyés à la casse, 90 sur tout le territoire et 45 en Bretagne.

"C'était des vieux bateaux de toute manière"

Mais pour les pêcheurs et les élus sur place, difficile d'envisager un retour en arrière :"C'était des vieux bateaux de toute manière. Les laisser sur le marché pour mettre des jeunes dessus cela n'aurait pas été productif."

"Il faut prendre ça comme un effet d'aubaine et redynamiser la pêche bigouden. Pour cela, il faut faire du bateau neuf", constate Sébastien Leprince, vice président du comité des pêches du Finistère.

Seulement voilà, les armateurs qui auront envoyé des bateaux à la destruction en échange d'une indemnisation, ne pourront pas en construire de nouveau pendant 5 ans.

Une exigence que les élus du pays bigouden veulent renégocier. Ils ont obtenu d'être associés à la réflexion sur la relance de la filière et ont un mois pour faire des propositions.

"Cela revient à se couper la main"

"Cette condition des 5 ans est un vrai problème. On espère réduire ce délai d'ici la fin des négociations, sinon cela revient à se couper la main au niveau de la souveraineté alimentaire", note Stéphane Le Doaré, maire de Pont l'Abbé.

 Je l'ai entendu ce matin de la bouche du Président de la République, il faut retrouver la souveraineté alimentaire en France donc il ne faut pas casser l'outil de pêche", 

Les pêcheurs, eux, ont deux autres grandes revendications : le prix du gasoil, qui atteint des niveaux inédits depuis le début de la guerre, et les restrictions de pêche qui se profilent, pour des motifs écologiques.

Une aide au carburant prolongée

"Pour 2030, on a une grosse pression des écologistes, qui veulent interdire le chalut dans les aires marines protégées, ce qui serait encore un coup dur pour nous", déplore Philippe Perrot, vice président du comité des pêches du Finistère

Mais lors de sa visite au Salon de l'agriculture, le président de la République Emmanuel Macron a tenu à les rassurer : il maintient l'aide au carburant de 20 centimes par litre jusqu'à fin octobre.

Il a aussi affirmé sa volonté de s'opposer au projet de la Commission européenne d'interdire le chalutage dans les aires marines protégées.

(Un reportage de Catherine Aubaille et de Bleuenn Le Borgne)

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