Le milieu culturel a appelé à la mobilisation ce mardi. Les cinémas, musées, théâtres et salles de spectacles ont vu leur ouverture reportée de trois semaines. La politique du "yoyo" provoque la colère des professionnels du secteur.
Le monde culturel a lancé une mobilisation ce 15 décembre. Cette date devait normalement voir la réouverture des salles de spectacle, de cinéma, des théâtres mais le gouvernement a annoncé un report de trois semaines, à cause de la situation sanitaire. Cette annonce a représenté un véritable coup de massue alors que tout le monde s'était organisé pour une reprise.
Plusieurs rassemblements se déroulent toute la journée en Bretagne, à Guingamp, Redon, Lorient, Vannes. A Brest, 200 personnes se sont retrouvées à 12 h 15, devant le Quartz pour réclamer la réouverture des lieux de spectacles. Elles dénoncent l'incohérence des choix du gouvernement : les lieux de culture fermés, les lieux de cultes ouverts.
A #Brest, mobilisation pour la Culture devant le Quartz pic.twitter.com/1XDr26mNzk
— Carole Collinet-Appéré (@CaroleCollinet) December 15, 2020
Les prises de paroles se sont succédées, invitant à prier "Sainte Roselyne" (en référence à la ministre de la Culture) et pour que la situation évolue.
Tous ont surtout tenu à rappeler la réalité du secteur, totalement à l'arrêt depuis le mois de mars. "Les spectacles « debout » comme les grandes jauges sont interdites. Les grands festivals n’ont pas eu lieu, annulés les uns après les autres. Les prestataires techniques pourvoyeurs d’emploi de technicien.ne.s ne peuvent plus travailler. L’autre partie, les salles de théâtre, les scènes publiques, ont souffert d’une activité dégradée par les périodes de confinement, mesures de couvre-feu et les jauges réduites imposées dans la période."
On n'arrête pas de nous dire qu'on n'est pas essentiels, ça devient insupportable. Je regrette ce manque de confiance, de liberté, alors que l'on sait s'adapter aux contraintes.
Des réponses d'exception demandées face à la situation
Les syndicats attendent des réponses fortes et font plusieurs propositions. Ils demandent :
- Un soutien financier de l’État et des collectivités aux résidences de création et répétitions pour "travailler quand même" et préparer les spectacles particulièrement dans les musiques actuelles, les arts de la rue ou le cirque
- Un soutien aux enseignements artistiques, alors que les conservatoires voient fuir les élèves ;
- La garantie de tous les droits sociaux, en particulier à la médecine du travail, à la complémentaire santé, à la formation professionnelle continue, aux droits à sécurité sociale en cas de congé maternité ou maladie, la prolongation de l’année blanche pour l’assurance chômage des intermittent.e.s du spectacle ;
- Des protocoles sanitaires adaptés à nos métiers qui permettent de travailler sans mettre en danger aucun d’entre nous, non plus que le public.
Un référé-liberté va être déposé devant le Conseil d'Etat, par les organisations professionnelles du spectacle, afin d'obtenir rapidement une réouverture.