À Brest, le SHOM (Service hydrographique et océanique de la Marine) est un maillon essentiel pour naviguer dans le monde en toute sécurité. C'est ici que sont fabriqués les cartes marines qui sont désormais toutes intégrées à des logiciels de navigation. Cette institution très ancienne est admirée dans le monde entier. Chaque année, des étudiants étrangers viennent se former à l'école du SHOM. C'est le cas de René. La dessinatrice et présentatrice Sophie Ladame nous raconte sa rencontre avec ce militaire congolais.
Petite, je rêvais de découvrir le monde sur un bateau en bois et d’avoir pour mission d’en dessiner les contours dans des carnets de route et de botanique.
Je croyais ce métier d’une autre époque, mais il n’en est rien et ça, je l’ai découvert à travers les métiers du SHOM, une ville à part entière installée à Brest depuis plus de 50 ans. Mais la naissance du plus ancien service hydrographique officiel au monde est bien plus ancienne. Le Dépôt des cartes et plans de la marine a été créé le 19 novembre 1720. Autant dire qu'en France, on a l'expertise des cartes marines depuis bien longtemps.
Une double mission
Au sein de la Marine nationale, le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine - le SHOM - assure une double mission de service public et de soutien aux forces navales.
Il est responsable de l'information nautique. C'est ici que sont collectées, validées et diffusées les informations utiles aux navigateurs, qu'ils soient civils ou militaires, professionnels ou plaisanciers. Plus concrètement, les cartes marines que j'affectionne tant sont dessinées dans ces murs. Elles sont quasiment toutes digitalisées. La carte papier a pratiquement disparu des bateaux.
Le SHOM recueille également des données essentielles pour le service de la défense, de manière plus spécifique concernant le milieu marin. Il élabore des documents à caractère opérationnel.
C'est un laboratoire d'innovation, mais aussi, et ça on le sait moins, une école dans laquelle sont formés chaque année des élèves miliaires ou civils amenés à devenir cartographe ou hydrographe.
Tout cela est à découvrir dans l'émission Littoral "SHOM : le dessous des cartes" sur la plateforme france.tv
10 mois loin de sa famille pour devenir hydrographe
Parmi les élèves que j'ai rencontrés lors du tournage de l'émission Littoral, j’ai été marqué par René, un jeune militaire originaire du Congo.
René a 25 ans. Il est arrivé à Brest après l'été pour passer dix mois à l’école d’hydrographie du SHOM dans le cadre des programmes de coopération qui existent entre la France et plusieurs pays étrangers. À Brest, René étudie, mais c'est aussi là qu'il dort et passe ses week-ends. Durant toute la durée de son cursus, René ne quittera pas la Bretagne. C'est donc pour René dix mois sans voir sa compagne et son fils d’un an.
René a toujours été bon élève. Il m'a confié son ambition, elle tient en une phrase :
Je veux retourner dans mon pays avec un savoir-faire qui n’existe pas là-bas et devenir président du service hydrographique du Congo.
René,militaire congolais, élève du SHOM
D’abord attiré par l’armée, il a choisi la Marine pour s'ouvrir au reste du monde grâce aux voyages. Puis, il a été charmé par l’hydrographie et a eu envie de comprendre comment se fabriquaient les cartes marines.
Je souhaite à René de parvenir à atteindre son objectif. Chaque année, le SHOM forme 3 à 4 étudiants étrangers à l'hydrographie.
L'intégralité de l'émission Littoral "SHOM : le dessous des cartes" est à retrouver sur la plateforme france.tv