Route du Rhum 2022. Le skipper et son routeur : “un binôme indispensable pour gagner une telle course”

Les multicoques sont si rapides et les conditions de mer en novembre sont si musclées que les formules 1 des mers ont le droit d’utiliser une équipe de routeurs à terre pour aiguiller le bateau. Confidences entre deux virements de bords.

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En course sur la Route du Rhum 2022 dans la catégorie Ocean Fifty, Eric Péron sur son Komilfo essaie de tout faire très bien. Pour l’aider, une équipe à terre travaille jour et nuit. Ses routeurs veillent sur les écrans de contrôle qui scrutent les performances de son bateau et des conditions météo qu’il affronte.

C'est quoi un routage ?

Sur la Route du Rhum, les multicoques ont le droit à une aide extérieure. Un routeur à terre participe à élaborer la trajectoire du bateau entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Pourquoi ? Question de sécurité. Ces bateaux sont si sensibles, que la direction de course a accepté, que certaines catégories puissent se faire épauler. Une course en solitaire guidée depuis la terre.

Eric Péron navigue sur le bateau avec lequel Lionel Lemonchois a remporté la Route du Rhum 2006. À l’époque ce bateau était le plus rapide de sa catégorie. Aujourd'hui Eric Péron est actuellement 5e du classement et se positionne à 275 milles du premier. Lui et sa cellule de routage font tout pour ajuster sa trajectoire et sa vitesse.

Lire : Route du Rhum 2022. Classement et positions : Caudrelier, Gabart et Coville au coude à coude

“Pour gagner le Rhum, il faut des bons réglages et une belle trajectoire” 

Les yeux fatigués mais la centration boostée par l’adrénaline, Gaston Morvan analyse les vents, scrute le rythme du bateau, et pronostique les trajectoires à prendre. Son objectif ? Faire que son skipper, Eric Péron, touche le meilleur vent et optimise la vitesse de sa fusée des mers.

“ Pour aller vite, le skipper doit être concentré sur les réglages du bateau. Nous, on travaille la trajectoire. C’est un binôme” détaille Gaston Morvan de l’équipe routage. “Pour gagner la Route du Rhum, c’est indispensable d’avoir un bon routage et un bateau qui va vite”.

L’objectif des routeurs est de permettre au skipper d’être 100% disponible sur la marche du bateau, pour aller vite et optimiser ses performances. La mission du skipper est la vitesse, celle de la cellule de routage est de trouver la meilleure route possible.

“S’il faut le réveiller, on le réveille” : le contact est permanent entre le routeur et son skipper

Et pour réussir l’objectif de la course parfaite, l’équipage à terre en charge du routage d’Eric Péron est composé de Gaston Morvan, Erwan Tabarly, David Lasnier et de Christophe Boutet.

Les hommes se relaient jour et nuit sans pause. Ils ont installé une bannette pour dormir près des ordinateurs et des écrans de contrôle. “Nous sommes en contact permanent avec notre skipper” précise Christophe Boutet. “Nous échangeons avec lui de jour comme de nuit, nous utilisons une messagerie instantanée. Et s’il faut le réveiller dans une sieste car un virement de bord s’impose, on le réveille”.

Les routeurs connaissent en temps réel les performances du bateau qui s’affichent sur les écrans, connaissent ses possibilités et associent ses données aux relevés de la météo que traverse le marin. Ils connaissent également la météo à venir. “ Notre rôle c’est d’essayer d’analyser avec des fichiers météo le plus récent possible, les différentes routes ” précise Christophe Boutet.

Le marin fait confiance à l’équipe à terre

En mer, le chemin le plus court n’est pas la ligne droite. Il faut jouer avec le vent, et chaque trajectoire est un angle au vent qui détermine une vitesse et donc une avancée.

“ On l’aide à choisir sa direction, sa trajectoire. Parfois il faut être plus rapide sur un angle au vent moins bon, et parfois, il faut accepter de réduire sa vitesse pour tenir une direction” commente Christophe Boutet.

“ À chaque changement de vent, à chaque possibilité de faire évoluer la route, on analyse les options ” poursuit le routeur.

“ On veut gagner chaque petite minute de course pour doubler les concurrents ” reprend Gaston Morvan.

En bout de course, la décision revient toujours à l’homme en mer, “ mais vu que c’est très exigeant, le marin a tendance à faire confiance à l’équipe de routage. Nous, on essaie de faire les meilleurs choix pour lui avoue Christophe Boutet.

Bien sûr les marins possèdent les fichiers météo et sont capables d’avancer sans cette aide précieuse. Mais la recherche de performance de cette cellule très pointue rassure Eric Péron sur son Imoca.

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