Terrorisme. Interpellés à Brest, six hommes appartenant à la mouvance jihadiste renvoyés devant la cour d'assises des mineurs

Six hommes dont un ex-réfugié de Syrie ont été renvoyés devant la cour d'assises des mineurs spéciale pour avoir préparé jusqu'au début 2020 dans une boucherie de Brest des actions violentes inspirées de celles du groupe Etat islamique, a appris l'AFP de source proche du dossier ce jeudi 30 novembre.

L'enquête a débuté en septembre 2019 autour de la situation de Mohamad D., Palestinien né en 1985 à Homs, en Syrie, et arrivé en France en novembre 2015 avec un statut de réfugié - il l'a perdu depuis.

Les enquêteurs s'interrogeaient sur sa fréquentation régulière d'une boucherie située à brest dénommée "Chez Wahid", dont le gérant Wahid B. avait été condamné cette année-là pour des faits d'apologie du terrorisme et était soupçonné d'accueillir des réunions "de la mouvance islamiste radicale de la ville".

Sept interpellations en janvier 2020

Une sonorisation de l'établissement a permis de procéder en janvier 2020 à l'interpellation de sept hommes, finalement mis en examen, parmi lesquels Mohamad D. et Wahid B.

A l'issue de trois ans et demi d'instruction, deux juges antiterroristes ont ordonné le 28 juillet le renvoi de six d'entre eux pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et prononcé un non-lieu pour le septième, selon une ordonnance de mise en accusation dont l'AFP a eu connaissance.

Comme l'a confirmé la chambre de l'instruction de la cour d'appel lundi, ils seront jugés par la cour d'assises des mineurs spécialement composée, car l'un d'entre eux était âgé de 16 ans au moment des faits.

Le procès pourrait se tenir en 2024

D'après une source proche du dossier, un pourvoi est en cours et, s'il est écarté, le procès pourrait se tenir fin 2024.

Les six accusés, dont cinq sont encore détenus, sont nés entre 1983 et 2003 et soupçonnés d'avoir envisagé diverses actions violentes ciblant la base navale de Brest, les célébrations du Nouvel an chinois en France ou des villages de campagne la nuit.

Les investigations ont mis en lumière des séances de paintball qui, selon les enquêteurs, s'apparentaient à des entraînements au tir ou des projets de certains protagonistes d'acquisitions d'armes, à Brest et en Bosnie-Herzégovine.

Les protagonistes ont rétorqué pour certains que leurs discussions, captées grâce à la sonorisation de la boucherie, étaient "des paroles en l'air ou du +blabla+", et pour les autres les ont attribuées à un effet de groupe.

Accusé d'avoir combattu dans les rangs du groupe Etat islamique en Syrie en 2014, Mohamad D. a contesté les nombreux éléments avancés par les enquêteurs. "Nous plaiderons l'acquittement", a déclaré à l'AFP son avocat Me Sami Khankan.

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