Trafic. Des coraux protégés et saisis remis par les douanes à Océanopolis

Les douanes de Bretagne ont remis ce vendredi 9 mars au centre national de culture scientifique dédié à l'océan, Océanopolis une douzaine de coraux, saisis chez un particulier en 2020. L'objectif est de souligner la menace que fait peser le commerce de ces espèces protégées sur les écosystèmes.

Les 12 coraux polynésiens remis aux scientifiques brestois d'Océanopolis, avaient été mis en vente sur eBay et Le Bon Coin par un retraité finistérien d'une soixantaine d'années, qui les avait rapportés à l'issue de séjours touristiques.
Il a déclaré ne pas savoir qu'il était interdit de vendre ces espèces protégées par la convention CITES. Cette convention dite de Washington interdit toute commercialisation d'espèces protégées, mortes ou vivantes. Ces coraux avaient été saisis par les Douanes en 2020.

Les personnes qui détiennent et transportent des spécimens protégés doivent pouvoir justifier à tout moment de la régularité de cette détention. À défaut, elles s'exposent à des sanctions

Yves Bourlieux, directeur régional des douanes de Bretagne

4e trafic le plus rentable, après le trafic de drogue

En 2021, les agents des douanes ont saisi 44.454 spécimens d'espèces protégées, parmi lesquels 320 coquillages et coraux. "Ce trafic est considéré comme le quatrième le plus rentable dans le monde, après le trafic de drogue, d'êtres humains et d'armes", a expliqué Yves Bourlieux.

Pourtant la situation des coraux dans le monde est menacée. Quelques 14% des coraux ont disparu  entre 2009 et 2018, "ce qui représente près de 11 700 km2 de corail", selon un rapport, l'une des plus grandes analyses jamais réalisées sur l'état des coraux, publié par le Réseau mondial de surveillance des récifs coralliens, en 2021.

Espèces menacées, disparition programmée

Parmi les coraux remis par les douanes à Océanopolis, figure une espèce des Caraïbes, "qui a quasiment disparu du milieu naturel", selon Dominique Barthélémy, conservateur en charge du milieu vivant à Océanopolis. 

" Même morts, même sur la plage, ils font partie de l’écosystème corallien, explique Dominique Barthélémy, parce qu'ils peuvent servir d’abri à différentes espèces". Il ajoute qu'ils vont se transformer en sable et que le sable corallien fait partie de l’écosystème à protéger également. 

  "Dans le scénario le plus optimiste du GIEC (groupe d'experts sur le climat, ndlr), 99% des récifs coralliens auront disparu en 2100 à cause du réchauffement climatique", a-t-il expliqué lors de la remise des coraux par les Douanes.
"On doit mettre toute notre énergie pour leur donner une petite chance de survie. La pollution et le tourisme viennent accentuer la pression sur les coraux alors que certaines espèces auraient des chances de survie", a ajouté M. Barthélémy.

Les coraux seront exposés au centre de culture scientifique et aquarium Océanopolis, qui accueille 415.000 visiteurs par an à Brest.

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