Les factures d'électricité et de gasoil s'envolent et les agriculteurs bretons sont inquiets. Dans le Finistère un producteur laitier appelle l'Etat à l'aide et encourage les consommateurs à soutenir les productions locales. La chambre d'agriculture propose d'accompagner les agriculteurs pour relever ce nouveau défi.
Dans l’exploitation de Gilbert Le Goff, les 150 vaches vont se faire traire quand elles le souhaitent. Le robot de traite tourne toute la journée et avec lui les différentes machines pour refroidir le lait, fabriquer l’aliment, etc. Si ce producteur laitier tente de réduire sa consommation d’énergie en faisant beaucoup d’économie et en décalant certaines activités il va quand même "multiplier par deux la facture d’électricité en passant de 17 000 euros à plus de 30 000 euros cette année". Cela malgré la renégociation de son contrat avec son fournisseur d'énergie.
Et on ne parle ici que de l’électricité… C’est le GNR, le Gasoil non routier, le poste de dépense le plus important sur la ferme. "Jusqu’ici on était sur une défense de 30 000 euros par an et on va passer sur 45 000 sur l’exercice suivant."
Un produit local plus énergivore
En un an, les coûts de production dans les élevages laitiers ont augmenté de 20%. Les chiffres donnent le tournis. "On essaye de faire le plus attention possible dans l’utilisation des tracteurs. Mais les dépenses sont toujours plus grandes. On essaye de produire vert, local à la place d’acheter du soja brésilien. En énergie c’est plus énergivore mais c’est local. On essaye de faire plaisir aux consommateurs mais ça serait bien qu’ils nous fassent plaisir en achetant nos produits locaux aussi." Le message est passé… Il reste du chemin à parcourir quand près de 40% des volailles et 25% de la viande de bœuf consommées en France sont importées de l'étranger.
Pour Gilbert le Goff, ce n’est pas seulement aux consommateurs de faire des efforts dans ses achats… c’est aussi à l’Etat. "On attend que l’Etat soit à notre chevet car c’est la souveraineté alimentaire du pays qui est en question." Une inquiétude partagée par tous les agriculteurs un peu partout en France.
Un nouveau défi à relever
Pour face faire à ces nouveaux défis, la Chambre régionale d'agriculture propose aux paysans de les accompagner afin d'établir leur nouvelle stratégie de consommation d'énergie. 'Il faut trouver au sein des exploitations des solutions de sobriété énergétique et des aides dans la négociation de leurs contrats pour maîtriser les coûts énergétiques", explique Sophie Jezequel, vice-présidente chambre régionale d'agriculture de Bretagne. Avant de donner l’exemple de producteurs de porcs qui ont réussi à acheter leur énergie collectivement. Ils se sont mutualisés afin de faire baisser les couts.