Les 26 et 27 décembre 1999, deux dépressions frappaient successivement l’Europe, avec la Bretagne pour porte d’entrée. "Lothar" et "Martin" feront 92 morts sur l’Hexagone, et des dégâts considérables estimés à près de 10 milliards d'euros. Retour sur la "Tempête du siècle".
"Lothar" est la première tempête à frapper les côtes du Finistère dans la nuit du 25 au 26 décembre 1999 vers 2 heures du matin.
Après être passée sur Ouessant (Finistère) à 180 km/h et à 176 km/h sur Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), "Lothar" balaie la moitié nord de l’Hexagone dans la matinée. L'anémomètre de la Tour Eiffel se bloque à 216 km/h. La tempête poursuit son chemin jusqu'en Allemagne où l’on relèvera des vents jusqu’à 272 km/h dans les Alpes bavaroises.
En Bretagne, les départements des Côtes-d'Armor et de l'Ille-et-Vilaine sont les plus touchés avec 325.000 habitants privés d'électricité. Arbres arrachés, routes coupées, hangars agricoles soufflés par le vent, débordement des cours d'eau… "Lothar" laisse derrière lui un paysage de désolation.
"Martin", 24 heures plus tard
Le lendemain, deuxième couche avec "Martin". La première tempête avait frappé la moitié nord du pays, "Martin" se chargera de la moitié sud, pénétrant là encore par les côtes bretonnes dans l'après-midi du 27 décembre.
"Martin" sera flashé à 162 km/h à la Pointe du Raz, avant d'atteindre l'ensemble des côtes atlantiques avec une vitesse de 198 km/h enregistrée sur l'ile d'Oléron.
92 morts, 10 milliards d'euros
De tels phénomènes n’avaient jamais été observés. "Lothar" et "Martin" seront qualifiés de "Tempête du siècle". À l'époque, Météo France a sous-estimé le phénomène.
Le bilan est terrible. 140 morts en Europe, 92 morts sur l’Hexagone, 15 dans l’ouest de la France. Les forêts sont dévastées, des toitures envolées, des exploitations agricoles sur la paille, des poteaux électriques par terre, des routes inondées.
En France, trois millions et demi de foyers sont privés d'électricité ou de chauffage. L’économie est à l’arrêt. Les dégâts sont estimés à près de 60 milliards de francs.