VIDÉO. "On veut sortir de cette crise". Les salariés de Parentel suspendus à la décision du tribunal de Brest

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Devant le tribunal judiciaire de Brest, mobilisation des salariés de Parentel ce 11 septembre 2023
Le reportage de Catherine Aubaile et Arthur Conanec ©France 3 Bretagne

La menace de liquidation judiciaire de Parentel s'éloignerait-elle ? Le conseil d'administration de l'association d'écoute et de soutien psychologique aux familles a finalement demandé une procédure de sauvegarde devant le tribunal de Brest, ce 11 septembre 2023. Les salariés se disent partiellement soulagés car l'avenir de la structure, créée il y a plus de trente ans, reste très fragile.

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Plutôt qu'une liquidation judiciaire, c'est une procédure de sauvegarde que le conseil d'administration de Parentel a réclamé, ce lundi 11 septembre 2023, devant le tribunal judiciaire de Brest. 

Une soixantaine de salariés et bénéficiaires de cette association de soutien psychologique aux familles est venue manifester devant le palais de justice. Au début de l'été, ils avaient brutalement appris la possible disparition de la structure, créée voilà plus de trente ans, les laissant dans l'incompréhension totale.

LIRE : SANTÉ. Pourquoi l'association d'écoute psychologique Parentel est-elle en cours de liquidation judiciaire

"Sortir de cette crise"

Une pétition pour sauver Parentel a très vite circulé et recueilli plus de 5.000 signatures. Le tribunal pourrait nommer un administrateur judiciaire. "Il est temps qu'il arrive et que l'on puisse discuter avec quelqu'un pour construire les choses, explique Gweltaz Fily, psychologue clinicien à Parentel. On veut sortir de cette crise institutionnelle avec des solutions. On est dans une dynamique constructive".

Entre les salariés et leur direction, le dialogue est rompu. "Cela fait des mois que l'on demande à être reçus, souligne Gweltaz Fily. On nous a fait la proposition d'être reçus en individuel mais c'est une afaire collective, les services sont inter-dépendants et nous travaillons tous dans une philosophie commune. A Parentel, on a cette culture de la parole, de se dire les choses sans velléités. On veut savoir ce qui se passe, savoir comment on peut aider"

Beaucoup de questions restent en suspens. Notamment celle du financement de l'association, si le tribunal confirme la mesure de sauvegarde. "J'espère que les financeurs seront présents pour nous aider, ajoute Elisabeth Castel, psychologue. Cette mesure de sauvegarde pourra permettre de travailler sur la façon dont on va penser Parentel avec les financeurs, avec les subventions".

Un pourquoi sans réponse

Si le conseil d'administration de Parentel a abandonné sa demande de liquidation judiciaire, c'est tout simplement parce que l'association n'est pas en cessation de paiement. Selon l'avocate de la direction, "elle ne l'est pas à la date de ce jour. On a pu faire rentrer les subventions qui restaient dues, explique Me Aurélie Thouin.

Cet argent a permis de verser les salaires des mois de juillet et août. "Notre priorité, c'est la protection des salariés, ainsi que la pérennisation des activités. Le conseil d'administration a oeuvré dans ce sens-là depuis le début" indique pour sa part Astrid Dusendchön, présidente de Parentel.

Mais l'équilibre reste fragile. Et dans les rangs des salariés, le pourquoi Parentel en est arrivé là n'a toujours pas obtenu de réponse. "On n'a pas le motif qui amène la direction à prendre la décision de liquider, relève Gweltaz Fily. Parentel est financée en partie par des subventions et par des actions de formation que l'on fait auprès de professionnels qui, elles, sont facturées. Le directeur nous a demandé d'arrêter les heures complémentaires qui nous permettaient de mener ces actions. Donc on pouvait tout à fait imaginer qu'il avait trouvé d'autres moyens de nous financer, d'autant qu'il était arrivé en disant qu'il voulait pérenniser les finances de l'association. C'est incompréhensible".

Soutien à la parentalité, écoute des adolescents, des aidants de parents âgés, les services de Parentel s'adressent aux habitants, gratuitement. 

Le tribunal rendra sa décision le 19 septembre.

(Avec Catherine Aubaile)

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