VIDÉO. Pors gored, beg an azen, ar beg braz... Pourquoi il collecte les noms bretons des rochers sur le littoral

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Le reportage d'Arthur Conanec et Bleuenn Le Borgne ©France 3 Bretagne

La toponymie nautique est l'une des passions de Yann Riou. Il a dressé un inventaire précis des noms bretons donnés aux rochers et autres pointes de la côte nord du Finistère. Si ces appellations recèlent bien des histoires et permettaient aux marins de se repérer, elles n'apparaissent toutefois pas sur les cartes marines.

Yann Riou est un infatigable collecteur. Depuis les années 90, il recense les noms bretons des rochers et autres pointes sur les côtes du nord Finistère. En particulier à Lampaul-Plouarzel qu'il connaît comme sa poche.

Tout a commencé par des balades pédestres sur le thème de la toponymie nautique. Le linguiste, auteur de nombreux ouvrages sur la culture et la langue bretonne, raconte qu'il emmenait des groupes de marcheurs, touristes ou gens du coin, "découvrir et redécouvrir un patrimoine qu'ils connaissaient partiellement". En l'occurrence les toponymes et les anecdotes qui les accompagnent.

Le rocher du tonnerre

L'homme est intarissable et a déjà collecté près de 20.000 appellations réunies dans une dizaine de livres. "Vous voyez là-bas, cette étendue, montre-t-il, on l'appelle pors gored, le port de la pêcherie. Un mot qui n'est plus compris par les populations littorales aujourd'hui mais qui évoque les pêcheries anciennes de l'âge du bronze". ll explique que lorsque l'on y vient à marée basse, on peut apercevoir "un long talus construit par l'homme pour piéger les poissons".

Un peu plus loin, il s'arrête près d'une roche monumentale. "La légende locale dit qu'elle a été victime de la foudre et qu'elle s'est ouverte en tombant dans la grève, relate Yann Riou. Cette fente serait la trace de l'orage. D'où son nom breton, karreg ar gurun, le rocher du tonnerre. Or, on voit bien qu'elle a été taillée au burin et à la main" sourit le linguiste.

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Cet amoureux du patrimoine n'a pas envie de voir les toponymes maritimes sombrer dans les oubliettes de l'histoire. D'où la nécessité d'en dresser un inventaire. "On a couvert près de 95 % du littoral léonard, indique-t-il. Le reste est à faire. D'autant que les témoins qui ont travaillé sur le littoral sont en train de disparaître ou ont même disparu à certains endroits. Tant qu'on a la chance d'avoir des gens qui connaissent ces lieux et leur prononciation en breton, il faut aller à leur rencontre pour transmettre aux générations suivantes".

(Avec Arthur Conanec)

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