Le nouvel Institut de Cancérologie et d'Imagerie (ICI) de Brest est inauguré ce vendredi 5 avril 2024 par la ministre de la Santé, Catherine Vautrin. Ce nouveau pôle intègre des outils technologiques uniques en France.
Cet institut spécialisé de 22.000 m2, installé à l'hôpital de la Cavale-Blanche, regroupe les services de cancérologie des hôpitaux publics et privés de Brest. Il représente un investissement total de 106 millions d'euros, dont 83 millions de travaux et 20 millions d'équipements biomédicaux.
Des appareils médicaux de pointe
Un effort financier a été fait pour l'acquisition d'appareils de diagnostics de pointe, en particulier un scanner photonique et un TEP Grand Champ (tomographie par émission de positons). Cet appareil, qui a coûté une douzaine de millions d'euros, permet de réaliser en quelques secondes des images extrêmement précises des tumeurs sur la totalité d'un corps humain.
Un équipement unique en France métropolitaine (un autre existe à la Réunion). "Il en existe une dizaine dans le monde. C'est quelque chose de miraculeux, une technologie hors du commun, qui peut permettre de mettre en évidence la maladie plus tôt", explique le professeur Pierre-Yves Salaün, chef du service d'imagerie moléculaire.
Autre acquisition de poids, cette fois-ci pour le traitement, un accélérateur de particules, baptisé Ethos, qui permet de réaliser des radiothérapies plus ciblées en adaptant la dose pendant le traitement, avec une précision inframillimétrique, avec pour conséquence, moins de séances de radiothérapie pour le patient. "Une vraie rupture technologique" selon le professeur Olivier Pradier, chef du pôle de l'Institut de cancérologie et hématologie. "On peut traiter plus tôt de malades, on peut traiter des tumeurs plus petites, ça nous permet de donner plus de doses et d'être plus efficaces et moins de doses sur les organes sains comme la vessie et le rectum dans le traitement du cancer de la prostate".
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Plus de malades traités
Avec tous ces outils de pointe, l'Institut de cancérologie et d'imagerie prévoit de soigner jusqu'à 56.000 malades par an.
À noter que pour prendre en compte le moral des patients et sortir du cadre anxiogène de l'hôpital, une attention particulière a été portée à la décoration de l'établissement dans l'idée, avec plus de convivialité et un côté cocooning des salons de soin (nouveau nom pour les salles d'injection).
Des décès du cancer plus nombreux en Bretagne
Depuis plusieurs années, la Bretagne connaît une prévalence de la maladie de 222 décès du cancer en Bretagne pour 100.000 habitants, soit plus qu'au niveau national (214 décès pour 100.000 habitants).
Le pôle sera aussi un accélérateur pour les recherches universitaires. "Sur ces dernières années, on a une progression de 3 à 5% par an" du nombre de patients en cancérologie, indique Florence Favrel-Feuillade, directrice générale du CHU de Brest. Cette dernière estime que les équipements de l'ICI vont permettre au CHU de développer ses coopérations internationales en termes de recherche.
L'Institut de cancérologie va héberger plus de 350 professionnels, dont des équipes de l'opérateur de cliniques privées Elsan qui va investir une partie du rez-de-chaussée.
(Avec Sarra Ben Cherifa et AFP)