Windfoil, windsurf, paddle : comment les foils boostent l'industrie nautique "made in Breizh"

Une ribambelle d'innovations dans les sports de glisse a boosté le marché du matériel nautique: après le kite surf des années 2000, place au windsurf, au windfoil et désormais au wingfoil. Au Tréhou, à côté de Brest, un fabricant a vu son chiffre d'affaires doublé depuis un an.

"Nous projetons de devenir un véritable concurrent des fabricants asiatiques".  Tanguy Le Bihan estime avoir relevé le pari de la "relocalisation".  En créant son entreprise Foil and Co il y a cinq ans, l'ancien architecte naval a pu profiter de la démocratisation des foils, qui n'équipent plus seulement les bateaux de course au large mais aussi tous les types de planche de sport de glisse.

Dériveurs, catamarans, kitesurfs, windsurf, stand up paddle, surf, mais aussi jet ski, et même bateaux à moteur… pratiquement plus rien de ce qui glisse ou navigue ne propose désormais un ou plusieurs modèles à foil.

 

Chiffre d'affaires doublé en un an

Si les premières marques de foil pour planche à voile et kite surf remontent à une dizaine d'années, la folie du foil a explosé depuis un an. Selon le PDG de l'entreprise finistérienne Foil and Co, la pandémie a clairement attiré de nouveaux amateurs de sports de glisse. Sa société installée à côté de Brest vend 8 à 10 foils par jour, le chiffre d'affaires est passé de 1,2 millions d'euros en 2020 à 3 millions d'euros annoncés pour la fin de l'année. Les acheteurs de foils viennent de toute la France, certains pratiquent la glisse sur des plans d'eau sans vagues et avec peu de vent, loin du littoral. 

"Au-delà des sensations nouvelles qu'ils procurent, les foils changent la donne car ils permettent de pratiquer avec de faibles conditions de vent."

Tanguy Le Bihan, président fondateur de Foil and Co

 

"Plans porteurs"

Le fonctionnement des foils, appelés aussi "plans porteurs", est proche de celui de l'aile d'un avion: une histoire de différence de pression. Le foil est dessiné de telle sorte qu'en fendant l'eau, une différence de pression se crée entre sa partie supérieure et inférieure. Ce phénomène génère une poussée qui permet à la planche ou à la coque du bateau de l'élever et de se tenir hors de l'eau. Une fois en l'air, il y a moins de frottement avec l'eau pour la planche, et plus de vitesse.

Produire près des consommateurs

L'entreprise de 27 salariés s'est installée dans la "sailing valley" de l'agglomération brestoise en espérant faire la différence avec des foils estampillés "fabriqués en France". Pari réussi: en ces temps difficiles pour s'approvisionner en matériaux en tout genre, le réseau de surf shops qui achète et revend des foils à tout va, en ce moment, se trouve rassuré de pouvoir se fournir localement.

Carbone préimprégné

La clé du succès réside, selon Tanguy Le Bihan, dans le process industriel: la production de foils est fortement mécanisée,  l'entreprise a d'ailleurs bénéficié de 180 000 euros du Plan de relance, dès novembre 2020, pour investir dans des machines à 600 000 euros. Autre élément décisif: l'utilisation de carbone préimprégné comme matière première pour fabriquer les foils. Plus facile à travailler, et émettant moins de composés volatiles, ce type de carbone est néanmoins 20 à 30 % plus cher que le carbone classique.

Les foils, vendus de 1600 à 2300 euros, restent encore inacessibles à de nombreux pratiquants. De toute façon, mieux vaut d'abord s'essayer sur du matériel de location pour commencer. Un temps d'adaptation est souvent nécessaire , même pour les surfeurs les plus aguerris.

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