Le championnat de France de surf a eu lieu à Hossegor (Landes) du 19 au 27 octobre. La bretonne Katell Ropert a confirmé son titre de championne de France dans la catégorie PS PRONE 2 OPEN.
Championne de France en 2018, vice-championne du monde en 2018, championne d'Europe cette année, la Quimperloise Katell Ropert collectionne les victoires. Elle revient tout juste du championnat de France de surf, où elle a confirmé à nouveau son statut de leader dans sa discipline, le para surf.
Sur l'eau depuis deux ans
"Il y a deux ans, je me suis retrouvée en fauteuil roulant," raconte Katell. Elle réfléchit alors très vite à trouver un moyen de refaire du sport : "J'étais très sportive avant. Je courais, je montais à cheval, je ne circulais plus en voiture," raconte l'athlète. Elle teste d'abord le char à voile grâce à l'association Vagdespoir : "je trouve ça sympa, parce qu'on me laisse la main." Quelques semaines plus tard, l'association propose une initiation surf, pendant une compétition à la Torche.
"J'ai eu une révélation, se rappelle Katell. Je suis assez maritime, j'ai été élevée sur les rochers, dans l'eau. J'ai vécu à Tahiti où je plongeais. C'est un milieu où je me sens bien."
Deux jours après, elle toque à la West Surf Association de Guidel pour obtenir une licence en surf et démarrer les cours. Depuis, elle file sur les spots, en France et à l'étranger.
Choisir la bonne vague ensemble
Katell s'entraîne avec une mise à l'eau, une fois par semaine. Classée dans la catégorie PRONE 2, elle surfe allongée sur sa planche, avec une aide au départ pour prendre la vague, grâce à un binôme. "C'est tout un partage avec le binôme, souligne-t-elle. Il faut qu'on soit raccord, pour choisir la bonne vague ensemble. Il y a du débat et de la stratégie quand on est dans l'eau." Elle dit passer son temps à boire la tasse : "j'ai un gilet de flottaison. Quand je tombe, je me mets sur le dos et j'attends."
Katell a plusieurs acolytes : Mathieu Carpentier pour les compétitions en France et en Bretagne, Julien Cast pour l'Europe et les mondiaux et désormais Benoît Moreau, amputé d'un bras, pour les compétitions privées, un duo qui suscite les réactions : "c'est un fou, il est aussi compétiteur. Il passe ses journées dans l'eau."
Katell n'a jamais peur. Elle a déjà fait une réclamation pendant une compétition, pour surfer sur des vagues plus puissantes, contestant le spot proposé. Compétition rime avec émulation et pas avec stress. "C'est toujours un plaisir, j'y vais pour dérouler."On dit de moi que je suis une chargeuse. Je n'ai pas peur, plus la vague est grosse, plus ça me plaît !
Prochain objectif pour Katell, les mondiaux en Californie en mars 2020, auquel elle ajoute un autre challenge personnel. Elle avoue : "mon grand rêve, c'est de me prendre un barrel, un tube."
Le para surf, état des lieux
Pour ce championnat de France, entre 20 et 25 athlètes concouraient en para surf. Avec Katell, d'autres bretons s'y sont illustrés comme Xavier Vaupré - Champion de France PS PRONE 1 Messieurs, Coralie Riou - Championne de France PS PRONE 2 dames, Vincent Maugenest - 3e en PRONE 2 OPEN, Morgane Guyader - Vice-Championne PS STAND 1 dames et Emmanuel Dubrana - Vice-Champion PS Déficient visuels.
Le para surf comprend huit catégories de compétition : certaines concernent le handicap physique, d'autres correspondent au sport adapté, avec des athlètes autistes.
Pour le handicap physique, les catégories sont réparties comme suit
- Prone 1 : les personnes surfent allongées et sont autonomes une fois sur leur planche
- Prone 2 : les personnes surfent allongées mais ne sont pas autonomes sur la planche. Un binôme les aide à attraper la vague que le surfeur choisit. Il agit à la fois comme un propulseur et un catapulteur.
- Debout : plusieurs catégories selon le type de handicap, amputation au dessus du genou, en dessous. Ici le surfeur est autonome.
- Catégorie Kneel : surf à genoux.
- Déficients visuels : un binôme accompagne le surfeur mais n'a pas le droit de l'aider à aller au large ou à prendre la vague. Il n'est que le guide vocal.
Il rappelle que l'enjeu "reste la formation des professionnels qui encadrent la discipline. En France, une formation existe, proposée par la fédération et dispensée dans le sud ouest, pendant une semaine."