Des archéologues sont tombés sur des vestiges de bâtiments, vieux de plus de 4000 ans, lors de fouilles préventives réalisées à Concarneau, en amont d'un projet de construction de logements à louer.
C'est une découverte exceptionnelle qui a été faite à Concarneau à l'occasion de fouilles préventives réalisées en amont d'un projet d'aménagement de l'OPAC Quimper-Cornouaille (Office public du logement).
Elles avaient lieu depuis le mois de mars. Les archéologues ont mis au jour des vestiges de bâtiments vieux de plus de 4000 ans, une civilisation connue jusqu'à présent pour ses sépultures, mais pas son habitat.
Ce qui est exceptionnel, c'est le nombre de bâtiments trouvés sur un même lieu et leur état de conservation. Le fait d'en avoir quatre va nous permettre de faire des comparaisons, on espère pouvoir avancer dans la reconstitution architecturale de ce genre de bâtiment.
Quatre bâtiments entre l'âge du Bronze et le Néolithique, avec un vrai plan au sol
Quatre bâtiments du Campaniforme ont donc été trouvés. La Campaniforme époque de transition entre le Néolithique et l’âge du Bronze. La période tire son nom du premier gobelet trouvé, en forme de cloche. "C'est une période très mal connue, on l'identifie assez mal"
"Ce sont des découvertes rares", relève Valérie Le Gall, responsable scientifique des fouilles. "Il n'y en a qu'une quinzaine de bâtiments, connus sur l'ensemble du territoire français" ajoute-t-elle. Leur particularité ? La présence d'un foyer en partie centrale. "C'est le premier foyer préservé retrouvé, avec l'implantation des poteaux. Cela nous permet d'imaginer l'élévation que cela représentait au-dessus."
Du torchis a également été retrouvé, ainsi que de la céramique du quotidien.
Une ferme de la fin de l’époque gauloise
La deuxième occupation importante repérée à l'endroit de la fouille correspond à une ferme gauloise en activité au cours du Ier siècle avant Jésus Christ. Plusieurs enclos fossoyés délimitant des zones de bâtiments apparaissent, ainsi que plusieurs bâtiments de stockage de type grenier surélevé, mobilier afférant au fonctionnement d’une ferme familiale : meule rotative, céramique, etc. Une fosse et des fouilles ont permis de constater la présence probable d'un puits.
Les fouilles des archéologues doivent prendre fin le 9 juillet. À l’issue de la phase terrain, des études complémentaires seront confiées à des spécialistes sur les mobiliers et sur les divers prélèvements. L’analyse des données conduira à un rapport qui restituera l’histoire de ce site. Le projet de construction prévu sur les lieux n'aura pas de retard. A noter que c'est l'OPAC qui a pris en charge les frais liés à ces fouilles soit 580 000 euros.