La découverte a été faite mardi, sur un site fouillé depuis le mois d'octobre à Plougonvelin. Dans l'une des tombes, les restes d'un squelette vieux d'au moins 4000 ans, témoin de la période de l'Âge du bronze.
"Il s'agit d'un squelette, mais il n'est pas entier. Il reste le bassin, les deux jambes, quelques phalanges et un morceau de bras. Le corps est placé en position foetale. Par contre, on n'a pas la tête. Même si la tombe était bien conservée, il y a eu des infiltrations de terre. La terre acide ça dissout les matières organiques." Stéphane Blanchet, archéologue et responsable d'un chantier à Plougonvelin évoque la découverte de son équipe mardi 17 novembre. Depuis deux mois, il travaille sur ce site, majeur pour l'Âge du bronze, composé de plusieurs tombes. La nécropole s'étend sur une petite surface, 1800 m².
"On le supposait, on pressentait qu'il y avait quelque chose"
Celle dont il parle était jusque là fermée. La présence de ces restes (les premiers qu'ils trouvent sur ce site), va pouvoir révéler d'importants éléments sur le défunt, témoin de l'Âge du bronze, soit 1800 ans avant notre ère."Le bassin c'est un élément extrêmement important, cela va permettre de déterminer le sexe et l'âge de la personne. On pourra aussi dater le squelette par carbone 14." Il ajoute : "Si on a de la chance d'avoir de l'ADN et des isotopes, là on pourra en savoir plus sur son régime alimentaire, son mode de vie et ses déplacements."
En dehors des os, pas d'objet relevés. "On a par contre du sable marin, déposé au fond de la sépulture. C'est probablement un rituel funéraire car on a déjà observé ce phénomène dans d'autres endroits en Bretagne. Parfois, il y a des galets dans les tombes ou les cercueils. On pense que c'est pour évoquer un lien avec la mer."
Selon Stéphane Blanchet, une centaine de squelettes de l'Âge du bronze ont été retrouvés en Bretagne depuis le XIXème siècle. Ce jeudi, une anthropologue est arrivée sur le site pour apporter son expertise.
Les restes vont ensuite être rapidement prélevés et apportés en laboratoire à Rennes. Il s'agit désormais de les préserver et de les sécuriser car cette découverte suscite l'intérêt. "L'endroit est aussi devenu moins étanche depuis l'ouverture de la tombe, il faut protéger la matière."