Depuis le confinement, le miel connaît un vrai succès auprès des consommateurs,ce qui réjouit les apiculteurs locaux

Encore faut-il le dénicher ! Le miel, avec ses vertus immunitaires, s'arrache comme des petits pains, surtout quand il est produit localement et dans le reste de l’hexagone. Les apiculteurs, qui ont fait le choix d'une production locale, espèrent que cet engouement perdure.
 

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"La demande a explosé ! Pourvu que ça dure. Les miels locaux sont de plus en plus appréciés. Cela nous permet d’entretenir nos colonies d’abeilles !" se réjouit Fabien Troadec, apiculteur pluri-actif à Trémaouézan, près de Landerneau.


Des apiculteurs encouragés


Pendant toute la durée du confinement, les apiculteurs ont eu le temps de bichonner leurs ruches. Amateurs et professionnels étaient autorisés à s’en occuper, grâce à une dérogation obtenue par l’Unaf, l’Union nationale de l’Apiculture française.

Les conditions météorologiques n’ont pas gâté ce plaisir. Un printemps ensoleillé et sec a favorisé une floraison précoce, bien étalée. Les jardins aussi, ont été bien entretenus.

La première récolte de l'année, celle du miel de printemps, est prometteuse, même si elle ne rivalise pas avec celle de l’an dernier, très abondante, à cette période.

"Elle s’avère meilleure dans le sud-Finistère que dans le Nord. Vous savez, ces petits degrés de température qui font la différence." estime Gilbert Morizur, président de l’Abeille Finistérienne et trésorier de l’Unaf.

Les fleurs de pissenlit, prunelier et colza se sont révélées mellifères. Un certain soulagement, après des années difficiles en termes de mortalité d’abeilles.
 

D’après cet apiculteur, le ralentissement des activités humaines pendant le confinement n’a pas eu vraiment d’impact sur cette production.
 
Par contre, pour Fabien Troadec, le confinement a encouragé sans-doute la cuisine familiale à domicile, ce qui est une aubaine. Il espère que le consommateur découvrira mieux les essences variées des miels locaux.

"Beaucoup de personnes ne connaissent pas le goût du vrai miel." affirme-t-il.


Un attrait pour les produits du terroir et pour cet aliment royal


Cette hausse de la consommation fait aussi le bonheur des réseaux de distribution.

Pour Karine Doucet, gérante des Fermiers du Net, une association de producteurs locaux dans la région de Brest, "On enregistre une augmentation de 40 % des ventes en miel local, en avril et mai, par rapport à la même période, l’an dernier ! On sent un attrait pour le miel, mais au-delà, un besoin de se rassurer en consommant du local."
Pour elle, habituellement, le miel se consomme bien plutôt jusqu’à la fin de l’hiver.

Le principe du circuit court lui a permis de répondre à cette demande en nette hausse. Son seul et unique fournisseur, étant la miellerie de la Vallée de l’Elorn, de Fabien Troadec.
 

Il est vrai que ce magasin de producteurs, qui fonctionne aussi en drive, rencontre un beau succès depuis deux mois.


Le magasin Super U de Kérédern (Finistère) confirme aussi cette ruée vers l'or jaune, pendant ces deux mois de confinement.

Gilbert Morizur y livre son miel, une production locale appréciée par le gérant, Damien Le Goff. Ce dernier affirme : 

"En matière de consommation des confitures et miels, la tendance est très bonne, en avril, dans nos magasins du Finistère, avec une progression à deux chiffres."


Même constat pour le réseau Biocoop


Yann Clugery, président du directoire de la Coopérative biologique Finis Terra, "On note une demande accrue de miel bio français, et surtout local." Mais la baisse de production a mis à mal cet approvisionnement, ces dernières années, déplore-t-il.

"Déjà, en temps normal, nous ne pouvons pas subvenir à la demande, du fait d’une pénurie de miels locaux biologiques. Nous n’avons qu’un fournisseur local. Nous répondons à la demande, avec des miels étrangers biologiques, également."

Il se réjouit d’une hausse de la fréquentation de leurs magasins, d’environ 15 à 20 %, depuis le début du confinement. Un report vers l’offre de proximité, qui s’explique, d’après lui, par un retour aux fourneaux dans les maisons, favorisé par l’arrêt des cantines et des restaurants.

Tous espèrent que cet attrait de la consommation locale va s’inscrire dans la durée.
 
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